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L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, accuse Israël d’avoir frappé un convoi d’aide alimentaire à Gaza

Les relations entre l’Etat hébreu et l’agence onusienne sont très dégradées depuis qu’Israël a accusé des employés de l’UNRWA d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

Le Monde avec AFP

Publié le 05 février 2024 à 14h52, modifié le 05 février 2024 à 18h36

Temps de Lecture 3 min.

Un camion transportant de la nourriture qui, selon Thomas White, le directeur des affaires de l’UNRWA à Gaza, a été touché par des tirs de la marine israélienne, à un endroit indiqué comme Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas.

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) a accusé l’armée israélienne d’une frappe navale sur un convoi d’aide alimentaire qui s’apprêtait à entrer dans le nord de Gaza, où elle est en guerre contre le Hamas, lundi 5 février. « Heureusement, personne n’a été blessé », a ajouté sur X Thomas White, le responsable de l’agence au sein du territoire palestinien. L’armée israélienne contrôle entièrement l’espace maritime qui borde la bande de Gaza, en Méditerranée.

Depuis qu’Israël a accusé des employés de l’UNRWA – licenciés depuis – d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, les relations entre Israël et l’UNRWA sont très dégradées. Une douzaine de pays, dont d’importants donateurs comme les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l’agence, laquelle s’est dite menacée de devoir cesser ses activités « d’ici à la fin février ».

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a annoncé lundi la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’UNRWA et son fonctionnement après les accusations visant plusieurs de ses employés. Ce groupe d’évaluation sera mené par l’ancienne ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, en collaboration avec trois centres de recherche (Institut Raoul Wallenberg en Suède, Institut Chr. Michelsen en Norvège, et l’Institut danois pour les droits humains).

Vive accusation d’Israël

L’UNRWA est au centre d’une controverse depuis que l’Etat hébreu a accusé douze de ses 30 000 employés régionaux d’implication dans l’attaque du 7 octobre menée par le groupe islamiste palestinien qui a fait plus de 1 160 morts, selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir de données officielles israéliennes.

L’objectif du groupe d’évaluation nommé lundi est de « déterminer si l’agence fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer sa neutralité et répondre aux accusations de graves abus le cas échéant ». Il devra remettre à M. Guterres, d’ici à la fin mars, un rapport intermédiaire, puis, d’ici à la fin avril, un rapport final qui devra notamment, si nécessaire, faire des recommandations pour « améliorer et renforcer » les mécanismes en place.

Le secrétaire général « note que ces accusations interviennent à un moment où l’UNRWA, la plus importante organisation de l’ONU dans la région, travaille dans des conditions très difficiles pour aider les deux millions d’habitants de la bande de Gaza qui dépendent d’elle pour survivre au milieu de l’une des pires et plus complexes crises humanitaires du monde ».

Cette évaluation indépendante aura lieu en parallèle à une enquête interne de l’ONU lancée en janvier après les accusations lancées contre les douze employés de l’UNRWA.

Israël « soumettra toutes les preuves soulignant les liens de l’UNRWA avec le terrorisme », a réagi son chef de la diplomatie, Israël Katz. « Félicitations aux Nations unies pour la formation de ce comité d’enquête », a-t-il ajouté sur X, jugeant « impératif de révéler la vérité ». « L’UNRWA est totalement infiltrée par le Hamas », et « nous avons besoin d’autres agences des Nations unies et d’autres organisations humanitaires » à sa place, avait déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 31 janvier.

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L’Union européenne (UE) avait réclamé, le 29 janvier, un audit sur le fonctionnement de l’UNRWA. La Commission européenne avait précisé dans un communiqué qu’elle déciderait ou non de suspendre son financement à l’agence onusienne « à la lumière de l’enquête ». Elle avait ajouté qu’aucun paiement n’était prévu jusqu’à la fin de février. « Il est absolument normal que nous réclamions que ces allégations soient clarifiées et fassent l’objet d’une enquête alors que nous sommes l’un des principaux donateurs » d’aide pour les Palestiniens, avait ajouté le porte-parole de la Commission, Eric Mamer.

Lire aussi l’édito du « Monde » | Gaza : l’ONU mise en cause mais indispensable

L’UNRWA, fondée en 1949 à la suite de la première guerre israélo-palestinienne, aide les réfugiés palestiniens en matière de santé, d’éducation, d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, en Syrie et au Liban. Ses principaux donateurs, selon la liste de 2022, sont les Etats-Unis, l’Allemagne et l’UE.

Son rôle est déterminant dans l’assistance aux populations de la bande de Gaza, sous le feu de l’armée israélienne depuis le 7 octobre. L’attaque du Hamas sur le sol israélien a fait environ 1 140 morts en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. En riposte, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas, qui gouverne Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire ayant fait 27 478 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le dernier bilan du ministère de la santé du mouvement islamiste.

Le Monde avec AFP

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