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Le congé maternité ralentit la carrière des femmes cadres, selon une enquête

L'évolution professionnelle de la majorité des femmes cadres est ralentie par la maternité, renseigne une enquête de l'Apec, l'association pour l'emploi des cadres, publiée ce jeudi.

Les trois quarts des femmes cadres estiment que le congé maternité ralentit leur carrière. Les trois quarts des femmes cadres estiment que le congé maternité ralentit leur carrière.
Les trois quarts des femmes cadres estiment que le congé maternité ralentit leur carrière. © Getty - SrdjanPav

Les trois quarts des femmes cadres ayant eu des enfants considèrent que le congé maternité ralentit la progression hiérarchique des femmes "pendant plusieurs années", selon l'enquête publiée ce jeudi par l'Association pour l'emploi des cadres, l'Apec.

Près d'une femme cadre sur deux estime aussi que sa reprise d'activité a été difficile (et même "très difficile" pour 14% des femmes cadres), selon cette enquête réalisée par l'institut CSA auprès de 840 femmes cadres ayant eu au moins un enfant au cours des dix dernières années.

"La maternité reste perçue comme un contretemps par les employeurs"

"La maternité reste généralement perçue comme un contretemps dans la relation de la femme cadre avec son employeur", relève l'Apec. Dans certaines entreprises, le congé maternité est "réduit à une absence pénalisante, un problème à régler, au lieu d'être considéré comme une étape logique et prévisible du parcours professionnel des femmes", poursuit l'organisme.

Aussi, "durant leur congé maternité, certaines femmes cadres continuent d'être connectées avec leur entreprise à des degrés différents (suivi des e-mails ou des clients, présence à certaines réunions en ligne), contrairement à l'obligation légale".

Un risque d'épuisement ou de placardisation à la reprise du travail

Une fois de retour dans l'entreprise après leur congé maternité, plus de sept femmes sur dix "parlent de la difficulté à faire face à leur charge de travail malgré la fatigue". Beaucoup n'ont pas été remplacées systématiquement ou souvent durant leur absence, avec à la clé le risque d'un "retour anticipé ou d'une surcharge de travail au retour avec le danger d'un épuisement pour la reprise de poste".

A l'inverse, "si le remplacement s'est déroulé dans de bonnes conditions, le risque est plutôt celui de ne pas retrouver son poste initial".

Certaines femmes subissent "une 'invisibilisation' progressive, une 'placardisation'", poursuit l'Apec qui constate que "l'ensemble de ces risques est accentué en cas de congé parental long".

La vision différente des femmes et des hommes

Selon une autre enquête de l'Apec réalisée en décembre auprès de 2.000 cadres, 44% des hommes considèrent que les inégalités entre les deux sexes au sein des entreprises se sont réduites depuis cinq ans. Seulement 15% des femmes sont de cet avis.

Lorsqu'on interroge les femmes et les hommes, la moitié des répondants estime que l'évolution professionnelle des femmes cadres est freinée par le fait d'avoir des jeunes enfants. Si le parent est un homme, seulement un répondant sur quatre estime que sa carrière sera freinée.

Enfin, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé en janvier la création d'un congé de naissance plus court mais mieux rémunéré que le congé parental actuel, 69% des répondants préféreraient un congé parental "court et bien rémunéré" à un congé "long mais faiblement rémunéré".

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