Everest : les randonneurs devront mettre leurs excréments dans des sacs plastiques

Le poids des déjections humaines sur le toit du monde, au Népal, est estimé à plusieurs tonnes, ce qui pose des problèmes sanitaires.

L'affluence est parfois telle sur les pentes de l'Everest que des bouchons se forment. La municipalité imposera dorénavant l’achat, au camp de base, de sacs dédiés aux crottes humaines pour arrêter de polluer la montagne. AFP/@nimsdai Project Possible
L'affluence est parfois telle sur les pentes de l'Everest que des bouchons se forment. La municipalité imposera dorénavant l’achat, au camp de base, de sacs dédiés aux crottes humaines pour arrêter de polluer la montagne. AFP/@nimsdai Project Possible

    C’est une question esthétique, d’odeur, mais aussi de santé. Les alpinistes qui s’attaquent au Mont Everest du côté népalais vont bientôt devoir transporter leurs excréments dans des sacs plastiques, comme le rapporte BFMTV, relayant un sujet de la BBC.

    Avec la multiplication des expéditions vers le toit du monde ces dernières années, les déchets ont tendance à se multiplier. Dans la partie haute de l’ascension des 8849 m de pente, les restes organiques comme les selles sont de plus en plus nombreux. Entre le premier et le quatrième camp de base de la montée, la quantité de résidus serait évaluée à… trois tonnes.

    Or le froid et la neige posent plusieurs difficultés. Il est impossible de creuser un trou pour y déposer ses déjections. Visuellement, le résultat n’est donc pas très heureux. Mas cela n’est pas la plus grosse des difficultés. Certains grimpeurs tomberaient malades à cause d’un contact trop rapproché avec la matière fécale. Et c’est là où le froid joue un rôle supplémentaire. La décomposition peut durer plusieurs semaines avec des températures négatives, ce qui laisse autant de temps à des personnes pour être exposées à un risque sanitaire.

    « Nos montagnes ont commencé à puer »

    De plus, « nos montagnes ont commencé à puer », estime la commune de Pasang Lhamu, à l’origine d’un projet pour réglementer la dépose des restes et dont le territoire recouvre l’essentiel de la zone de grimpe, partagée avec la Chine. « Ce n’est pas acceptable et cela érode notre image », explique le maire.

    La municipalité imposera dorénavant l’achat, au camp de base, de sacs dédiés aux crottes humaines. Des produits chimiques devraient empêcher que l’odeur se répande. Le contenu des sacs sera même… vérifié au retour. Pour la prochaine saison qui devrait commencer en mars, la mairie de Pasang Lhamua a passé commande de 8 000 sacs, de quoi couvrir les besoins des 400 alpinistes et 800 accompagnateurs estimés. Ces sacs devraient pouvoir être utilisés jusqu’à six fois, sachant que chaque personne passe en moyenne deux semaines sur place. De tels sacs ont déjà été expérimentés, en Antarctique par exemple.

    Le gouvernement central du Népal a essayé à plusieurs reprises de réglementer différents points concernant l’accès à l’Everest. Le problème est le manque de contrôles, qui aboutit par exemple à ce que des personnes non autorisées fassent l’ascension. La municipalité de Pasang Lhamu assure qu’elle mènera des contrôles sérieux sur le sujet.