CATASTROPHEAprès le naufrage d’un navire, une marée noire en cours à Trinité-et-Tobago

Trinité-et-Tobago : Après le naufrage d’un mystérieux navire, la marée noire n’est toujours « pas sous contrôle »

CATASTROPHED’environ 100 mètres de long, le navire à l’origine du désastre écologique reste une énigme, sans pavillon identifié ni appels d’urgence envoyés le jour du naufrage
Des opérations de nettoyage de la marée noire en cours à Trinité-et-Tobago, le 11 février 2024.
Des opérations de nettoyage de la marée noire en cours à Trinité-et-Tobago, le 11 février 2024. - Akash Boodan/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une pollution au pétrole inquiète dans les Caraïbes. La marée noire affectant Trinité-et-Tobago après le naufrage d’un navire non identifié n’est toujours « pas sous contrôle », a prévenu dimanche le chef du gouvernement de cet archipel dont le début de la saison touristique du carnaval est plombé par la catastrophe.

« Le nettoyage et la réhabilitation ne pourront commencer que lorsque la situation sera sous contrôle. Pour l’instant, elle ne l’est pas », a déclaré le Premier ministre Keith Rowley, en décrétant officiellement l’état d’urgence.

Aucun signe de vie sur le navire

Des plongeurs ne sont pas parvenus à boucher la fuite du navire, qui mesure environ 100 mètres de long. L’Agence de gestion des catastrophes de Tobago (TEMA) a signalé qu’il n’y avait aucun signe de vie sur le mystérieux navire « Gulfstream » responsable de la marée noire.

Environ 15 km de côtes sont souillées sur Tobago, l’une des deux îles de ce pays pétrolier caribéen de 1,4 million d’habitants, proche du Venezuela. Depuis jeudi, des centaines de volontaires s’activent pour tenter de contenir la progression de la tâche épaisse d’hydrocarbure, mais cela ne suffit pas.

Un coup dur pour l’industrie touristique

En plus d’affecter l’écosystème local, la marée noire menace aussi des recettes touristiques vitales. Trinité-et-Tobago s’apprête en effet à accueillir des milliers de touristes pour la saison du carnaval. Or, de nombreux complexes touristiques et hôtels de Tobago, comme le Magdalena Grand, sont touchés.

Le gouvernement a donc lancé un appel pour que davantage de personnes se joignent aux volontaires. Les autorités ont aussi demandé aux touristes de ne pas s’approcher des zones contaminées. Des barrages ont été déployés sur environ 15 kilomètres pour permettre l’arrivée des bateaux jusqu’au port de Scarborough, la capitale de Tobago.

« Nous ne savons pas à qui appartient ce bateau »

Le bateau à l’origine du désastre reste une énigme, sans pavillon identifié ni appels d’urgence envoyés par l’équipage le jour du naufrage. « Nous ne sommes pas parvenus à identifier le navire par son nom (…) ni par son numéro d’enregistrement », a indiqué le secrétaire en chef de la Chambre de l’Assemblée de Tobago (THA), Farley Augustine.

« Nous ne savons pas à qui appartient ce bateau. Nous n’avons aucune idée de là d’où il venait, pas plus que nous savons ce qu’il contient », a-t-il insisté, sans exclure que l’embarcation ait pu servir à des trafics. « Nous ne savons pas si c’est un cargo, un pétrolier ou une barge car seule la quille est visible et ses éléments physiques permettant de l’identifier sont sous l’eau, à un endroit inaccessible pour l’instant », a pour sa part ajouté Keith Rowley. Initialement, il était censé transporter du sable et du bois. Le bateau, qui a chaviré au large du parc éco-industriel de Cove, au sud de Tobago, a été emporté par les courants vers le rivage.

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