Israël libère deux otages lors d’un assaut nocturne à Rafah, une centaine de Palestiniens tués
Israël a mené une opération nocturne à Rafah ce dimanche soir, devenue un gigantesque campement pour les réfugiés Palestiniens.
- Publié le 12-02-2024 à 07h03
- Mis à jour le 12-02-2024 à 09h55
Israël a annoncé lundi avoir libéré deux otages à Rafah, ultime cible affichée de son offensive dans la bande de Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne, a fait état d'” environ 100 morts” côté palestinien lors de cette opération nocturne. Rafah est devenue un gigantesque campement et le dernier refuge pour 1,4 million de Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l’Égypte, selon l’Onu.
Israël a affirmé que les frappes dans la nuit de dimanche à lundi ne s’inscrivaient pas dans le lancement de son offensive annoncée sur Rafah, à la frontière avec l’Égypte, où se masse actuellement la majeure partie de la population civile gazaouie. Selon l’État hébreu, il s’agit d’une opération pour récupérer deux otages enlevés le 7 octobre lors de l’attaque sans précédent des combattants du Hamas dans le sud d’Israël, point de départ de cette guerre.
”Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été récupérés lors d’une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l’armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israéliennes”, selon un communiqué de ces trois services. Enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, les deux hommes ont été conduits au centre médical Sheba, à Ramat Gan, pour de premiers examens médicaux. “Ils sont dans un état stable”, a indiqué à la presse Arnon Afek, le directeur de l’établissement.
De son côté, le gouvernement du Hamas a relevé dans un communiqué en arabe une cinquantaine à “environ 100 morts” lors de cette attaque nocturne des forces israéliennes sur la ville de Rafah. Ces frappes ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement du Hamas.
Joe Biden avait exhorté dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à ne pas entreprendre d'opération militaire à Rafah, dans la bande de Gaza, "sans plan crédible et réalisable" pour protéger la population, a indiqué la Maison Blanche. Lors d'un appel téléphonique, le président américain "a réaffirmé son opinion selon laquelle une opération militaire à Rafah ne devrait pas avoir lieu sans plan crédible et réalisable afin de garantir la sécurité (...) des plus d'un million de personnes s'y réfugiant", a rapporté l'exécutif américain dans un communiqué.
Un haut responsable du gouvernement américain a ajouté que "dans les conditions actuelles", Washington "ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population". La population civile n'a "nulle part où aller", a ajouté cette source.
UnM. Biden "a en outre appelé à des mesures urgentes et spécifiques pour accroître la cadence et la régularité de l'aide humanitaire aux civils palestiniens innocents", selon la Maison Blanche.
L'appel entre les deux dirigeants intervient au moment où Joe Biden a commencé à hausser le ton envers Israël. "Je pense, comme vous le savez, que la riposte à Gaza, dans la bande de Gaza, a été excessive", avait affirmé le président américain jeudi soir. "Il y a beaucoup d'innocents qui meurent de faim, beaucoup d'innocents qui sont en difficulté, qui meurent, et il faut que cela cesse", avait-il ajouté, en soulignant faire pression "très fort, très très fort, pour que l'aide humanitaire arrive jusqu'à Gaza".
Dernier centre urbain où l’armée israélienne n’a pas encore pénétré, Rafah constitue le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.
Environ 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre et emmenées à Gaza. Une trêve d’une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens détenus par Israël. Avant la libération des deux derniers otages, Israël estimait que 132 étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.