Robert Badinter : le RN et LFI persona non grata à l’hommage national, deux Insoumis iront quand même

La famille de Robert Badinter ne souhaite pas que les deux partis soient présents lors de l’hommage rendu à l’ex-garde des Sceaux mercredi. Si Marine Le Pen ne veut « pas polémiquer » et assure que le RN « ne sera pas présent », La France insoumise annonce qu’elle sera représentée par deux députés.

Jean-Luc Mélenchon a regretté que son parti ne soit pas convié par la famille de Robert Badinter à l'hommage national qui lui sera rendu mercredi. LP / Olivier Corsan
Jean-Luc Mélenchon a regretté que son parti ne soit pas convié par la famille de Robert Badinter à l'hommage national qui lui sera rendu mercredi. LP / Olivier Corsan

    La France insoumise et le Rassemblement national indésirables. La famille de Robert Badinter ne souhaite pas que les deux partis politiques soient présents lors de l’hommage national qui sera rendu mercredi à l’ancien garde des Sceaux, décédé la semaine dernière, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

    L’Élysée a fait connaître ce souhait d’Élisabeth Badinter, la veuve du père de l’abolition de la peine de mort, aux deux partis, selon cette source, confirmant une information du Figaro.

    Interrogé, le RN a affirmé que Marine Le Pen et les autres élus de son parti invités avaient décidé de ne pas s’y rendre, conformément à la volonté de la famille. « On ne sera pas présents, la famille ne l’a pas souhaité. Je ne vais pas polémiquer », a ensuite déclaré Marine Le Pen, en marge d’une séance à l’Assemblée nationale.

    Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui regretté sur X (ex-Twitter) qu’ « un hommage national dont sont exclus une partie des Français n’est plus un hommage national ». La France insoumise a ensuite annoncé qu’elle sera représentée par deux députés lors de la cérémonie. Les responsables parlementaires, quel que soit leur parti, sont invités aux hommages nationaux conformément au protocole.

    « Un hommage national est un hommage national. Nous y sommes invités, et nous y serons représentés par Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée nationale et Éric Coquerel, président de la Commission des Finances », a indiqué le groupe parlementaire des Insoumis.

    Service minimum

    Les dirigeants de l’extrême droite s’en étaient tenus au service minimum dans leurs hommages à la mémoire de Robert Badinter, figure longtemps honnie pour avoir aboli la peine de mort. Marine Le Pen avait ainsi salué « une figure marquante du paysage intellectuel et juridique », tout en affirmant que l’on « pouvait ne pas partager tous les combats » de l’ancien garde des Sceaux.



    Les responsables insoumis avaient au contraire multiplié les éloges. Jean-Luc Mélenchon a encore publié lundi une tribune dans L’Obs pour saluer une figure qui « s’en tenait en permanence à l’altitude de l’idéal ».

    VIDEO. « J’ai l’honneur de demander l’abolition de la peine de mort » : le discours historique de Badinter

    Une minute de silence a été respectée par les députés sur tous les bancs mardi à l’Assemblée nationale. L’ensemble des groupes ont ensuite applaudi, quelques députés RN s’en abstenant.