Quelque 7 400 m3 par seconde. C’est, selon les estimations de chercheurs, le débit du magma qui s’est écoulé le long de la fissure de 15 kilomètres ouverte le 10 novembre 2023 en Islande. “C’est environ 100 fois plus rapide que la vitesse de la coulée de lave qui a eu lieu lors des éruptions qui se sont produites dans la zone de Fagradalsfjall en 2021, 2022 et 2023”, indique à New Scientist Freysteinn Sigmundsson, chercheur à l’université de Reykjavik.

Coauteur de l’étude parue dans Science le 8 février, le scientifique précise :

“On peut avoir des vitesses plus élevées lors de très grosses éruptions. Mais je n’ai jamais entendu parler de lave remontant à la surface par une fissure à une vitesse plus élevée.”
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COURRIER INTERNATIONAL

Risque accru d’éruptions

La position particulière de l’île, à la frontière entre plusieurs plaques tectoniques qui s’éloignent les unes des autres, explique la création de ces fissures. La possibilité d’y avoir des débits élevés de lave qui y circule, tels que l’ont démontré Freysteinn Sigmundsson et son équipe, implique un risque accru de propagation jusqu’à la surface, se transformant en éruptions fissurales et nécessitant l’évacuation de la population vivant alentour, comme ce fut le cas à Grindavik.

L’une de ces éruptions fissurales a même brûlé quelques maisons d’habitation. Mais ces fissures ont surtout causé d’importants dégâts aux routes et aux canalisations. La dernière en date, le 8 février, a même endommagé des conduites d’eau chaude de la centrale géothermique de Svartsengi, coupant le chauffage dans certaines régions voisines.