drameUn patient se suicide au CHU de Toulouse, après dix jours sur un brancard

Toulouse : Un patient du CHU se suicide, il était depuis dix jours sur un brancard aux urgences psychiatriques

drameUn patient s’est donné la mort ce mercredi aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan. Il était hospitalisé depuis le 4 février, dans un box de consultation et donc sur un brancard
Le patient qui s'est donné la mort ce 14 février avait été admis le 4 février aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan, à Toulouse. Il se trouvait depuis dans un box de consultation. Illustration
Le patient qui s'est donné la mort ce 14 février avait été admis le 4 février aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan, à Toulouse. Il se trouvait depuis dans un box de consultation. Illustration - F. Scheiber Sipa / SIPA
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Un patient s’est suicidé ce mercredi matin aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan, à Toulouse.
  • Il était hospitalisé depuis dix jours dans un box de consultation, faute de véritable lit pour l’accueillir, au sein de l’établissement ou ailleurs.
  • Alors que les syndicats alertent depuis début janvier sur la saturation de l’accueil en psychiatrie à l’échelle de la Ville rose, l’ARS et le CHU ont pris ce mercredi des mesures d’urgence.

Nouveau drame aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan, à Toulouse, trois jours après le viol d’une patiente et l’agression sexuelle d’une autre. Un patient a mis fin à ses jours ce mercredi matin. Il « a été découvert inanimé à 8h30 et un médecin du service des urgences somatiques, situé à proximité, est immédiatement intervenu afin de tout mettre en œuvre pour le réanimer. Malheureusement, malgré tous les efforts déployés, le patient n’a pu être sauvé », précise dans un communiqué la direction du CHU ce mercredi soir.

Une cellule de soutien psychologique a immédiatement été mise en place pour le personnel soignant « profondément bouleversé » par ce nouvel événement malheureux. La famille du patient a également été prise en charge.

« Pire qu’une prison »

Selon les syndicats CGT et Sud Santé, le patient était hospitalisé depuis dix jours sur un brancard, faute de lui trouver un lit au sein de l’établissement ou dans une autre structure adaptée pour poursuivre ses soins. « Il était en fait dans un box de consultation séparé d’un autre par un rideau et qui fait normalement office de bureau. Sans sanitaire, puisque ce n’était pas une chambre. Donc, pire qu’une prison », témoigne Julien Terrié, le secrétaire CGT du CHU.

La direction ne confirme pas complètement ces informations mais elle indique que le patient décédé était effectivement « hospitalisé depuis plusieurs jours aux urgences » et que son « transfert vers une structure d’aval était en cours ».

Des mesures d’urgence prises ce mercredi

Alors que le personnel dénonce depuis début janvier la saturation de l’accueil en psychiatrie, dans un contexte de diminution des possibilités d’accueil à plus long terme dans d’autres établissements publics de l’agglomération toulousaine, ce nouveau drame semble avoir rebattu les cartes. « En concertation » avec l’Agence régionale de Santé (ARS), le CHU annonce de nouvelles mesures prises « pour améliorer la fluidité de la prise en charge des patients relevant de soins psychiatriques ».

Une « cellule de coordination territoriale avec mobilisation des établissements publics et privés afin d’accélérer l’hospitalisation des patients en aval des urgences » va être mise en place. Le CHU a également décidé d’intégrer « un psychiatre supplémentaire le week-end au sein des urgences de Purpan » et de « redéployer des effectifs en cas d’absentéisme ». « Il fallait agir avant que ce drame se produise », commente Julien Terrié.

Une « enquête médico-judiciaire » a été ouverte sur ce suicide et le CHU tient tous les éléments sur les circonstances de ce drame à disposition de la police.

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