“Les États-Unis sont entrés dans une nouvelle phase dangereuse de leur bataille contre les stupéfiants, souligne The New York Times. Le fléau ne se limite pas aux opioïdes tels que le fentanyl ; il prend la forme d’une pratique en forte croissance”, baptisée “polytoxicomanie”.

En effet, “depuis trois ans, les études portant sur des personnes dépendantes aux opioïdes […] montrent systématiquement que de 70 à 80 % d’entre elles consomment aussi d’autres substances illicites”. “Ce n’est plus une épidémie des opioïdes, déclare Cara Poland, qui est médecin. C’est une crise des toxicomanies.”

Cette mutation de l’épidémie “entrave les tentatives de traitement et contrecarre les stratégies mises en place par les autorités”. En particulier lorsque la drogue associée au fentanyl est la méthamphétamine (meth), précise le journal. “Non seulement il n’existe aucun traitement médical homologué contre la dépendance à la meth, mais cette substance peut aussi saper l’efficacité des thérapies visant le sevrage des opioïdes.”

Mélanges addictifs

Certains consommateurs “recherchent le feu d’artifice que leur font ressentir la meth et d’autres stimulants pour compenser la douce somnolence des opioïdes”, ou en prennent simplement “pour rester éveillés”.

Mais les mélanges ne sont pas toujours volontaires. “Les dealers bâclent parfois le travail, affirme Paul Trowbridge, addictologue, ou ils mélangent délibérément une drogue à une autre afin de rendre la clientèle accro au nouveau cocktail.”

C’est là que les stratégies de traitement trouvent leurs limites. En effet, comme l’explique plus loin le New York Times, “les médicaments comme la méthadone sont un substitut sans danger des opioïdes destructeurs et ils satisfont les récepteurs opioïdes du cerveau. Mais apaiser le besoin de stimulants qui libèrent des quantités stratosphériques de dopamine et de sérotonine est plus complexe.”

La méthamphétamine “est un monstre”, conclut Paul Trowbridge.