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Crise diplomatique entre le Brésil et Israël : la Colombie et la Bolivie apportent leur soutien à Lula, qui a dénoncé « un génocide » à Gaza

Les présidents colombien, Gustavo Petro, et bolivien, Luis Arce, ont exprimé leur « entière solidarité » avec leur homologue brésilien, après ses déclarations comparant la guerre menée à Gaza à la Shoah.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 février 2024 à 01h17, modifié le 21 février 2024 à 08h55

Temps de Lecture 2 min.

La crise diplomatique entre Israël et le Brésil pourrait s’étendre en Amérique du Sud. Le président colombien, Gustavo Petro, a apporté, mardi 20 février, son soutien à son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, déclaré « persona non grata » par Israël pour ses déclarations comparant la guerre menée à Gaza à la Shoah.

« J’exprime mon entière solidarité avec le président du Brésil », a déclaré, sur la plate-forme X, M. Petro, dont le pays partage une frontière avec le Brésil. « A Gaza, il y a un génocide. Des milliers d’enfants, de femmes et de personnes âgées sont lâchement assassinés. Lula n’a fait que dire la vérité. Soit la vérité est défendue, soit la barbarie nous anéantira », ajoute le dirigeant colombien, qui demande à « toute la région » de s’unir « pour mettre fin immédiatement à la violence en Palestine ».

Luis Arce, le président de la Bolivie – pays également voisin du Brésil –, a félicité sur X le dirigeant brésilien « pour avoir dit la vérité sur le génocide commis contre le vaillant peuple palestinien ».

Ces soutiens se manifestent alors que les relations entre le Brésil et Israël continuent de se dégrader quotidiennement, après que président Lula a accusé, dimanche, l’Etat hébreu de commettre un « génocide » des Palestiniens dans la bande de Gaza, dressant une comparaison entre l’offensive israélienne et l’extermination des juifs par les nazis.

« Mensonges »

Lundi, le ministre des affaires étrangères israélien, Israël Katz, avait dénoncé « une attaque antisémite grave contre le peuple juif et l’Etat d’Israël ». Mardi, M. Katz a publié, sur la plate-forme X, un nouveau message à l’adresse de Lula : « Des millions de juifs dans le monde entier attendent que vous demandiez pardon. Comment osez-vous comparer Israël à Hitler ? » « Quelle honte. Votre comparaison est immorale, délirante. Une honte pour le Brésil et un crachat à la figure des juifs brésiliens », a-t-il ajouté. « Il n’est pas trop tard pour apprendre l’histoire et présenter des excuses. En attendant, vous resterez persona non grata en Israël ! », conclut le message.

Le chef de la diplomatie brésilienne, Mauro Vieira, a réagi à ces propos. Les déclarations du ministre israélien « hier [lundi] et aujourd’hui [mardi] sont inacceptables sur la forme, et mensongères sur le fond », a-t-il dit devant la presse, à Rio de Janeiro, où s’ouvre mercredi la réunion des chefs de la diplomatie du G20.

« Qu’une chancellerie s’adresse de cette façon au chef d’Etat d’un pays ami, le président Lula, est hors du commun et révoltant. Qu’une chancellerie recoure systématiquement à la déformation de déclarations et aux mensonges est choquant et grave », a-t-il insisté. Evoquant « une page honteuse de l’histoire de la diplomatie d’Israël », le ministre des affaires étrangères brésilien a fustigé l’« antidiplomatie » du gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou. Selon lui, « le peuple israélien ne mérite pas cette malhonnêteté, qui n’est pas à la hauteur de l’histoire de lutte et de courage du peuple juif ».

Lundi, Israël Katz avait convoqué l’ambassadeur du Brésil en Israël, Frederico Meyer, au Musée national israélien de la Shoah à Jérusalem pour le réprimander. En réponse, l’ambassadeur israélien avait été convoqué par le gouvernement de Brasilia, et le Brésil avait finalement rappelé au pays son ambassadeur pour des consultations. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou a, lui, déclaré dimanche que les propos de Lula banalisaient la Shoah et « franchissaient une ligne rouge ».

Dans ce climat tendu, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit rencontrer Lula, mercredi, à Brasilia. Tandis que le secrétaire d’Etat américain était en route vers le Brésil, où il est arrivé mardi soir, son porte-parole, Matthew Miller, a déclaré que les Etats-Unis, alliés d’Israël, étaient « évidemment en désaccord » avec les propos de Lula, ajoutant : « Nous ne pensons pas qu’il y [ait] un génocide à Gaza. »

Le Monde avec AFP

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