"Manouchian était apatride, donc expulsable si on écoute Marine Le Pen", dénonce le fils de Joseph Epstein

C'est la première fois qu'un résistant étranger entre au Panthéon. La première fois, aussi, qu'un résistant communiste entre au Panthéon. Et cette entrée se fera en présence de Marine Le Pen et Jordan Bardella, dirigeants successifs d'un parti, le Rassemblement national, qui sous son nom précédent (le Front national) avait été fondé notamment par Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS.

Une présence qui fait polémique, même si Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, comprend sa nécessité démocratique. "Je considère que le président Emmanuel Macron a eu raison d'inviter Marine Le Pen. Elle est députée, elle a une légitimité. Il y a des gens qui ont voté pour elle. Par contre, je crois qu'elle aurait dû avoir la décence de ne pas accepter cette invitation." Marine le Pen a été invitée, selon le protocole, comme présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

"Une imposture"

Au-delà des origines de son parti, Georges Duffau-Epstein estime qu'il y a une incompatibilité fondamentale entre l'actuel programme du RN et les valeurs des Manouchian. "Lorsqu'on défend la préférence nationale, lorsqu'on défend le droit du sang et non pas le droit du sol, lorsqu'on propose d'expulser tous les immigrés qui n'ont pas de papiers, on n'a rien à faire au Panthéon, là où justement on va rendre hommage à Manouchian", estime-t-il, en rappelant que ce dernier "était apatride". "Donc il était expulsable, si on écoute Marine Le Pen."

"Si par malheur je croise ses pas, je ferai tout pour l'éviter. Pour moi, c'est une imposture", assène celui dont le père verra son nom sera gravé en lettres d'or à l'entrée du caveau de son ancien compagnon de Résistance. Joseph Epstein, chef de FTP de la région parisienne, a été arrêté en même temps que Missak Manouchian en 1943. Et comme lui, fusillé au Mont Valérien, le 11 avril 1944, deux mois plus tard.