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Les États-Unis dévoilent un vaste arsenal de sanctions contre la machine de guerre russe

Washington a annoncé vendredi sa plus importante salve de sanctions contre Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine. Plus de 500 personnes et organisations ont été ciblées dans différents pays, pour avoir alimenté la machine de guerre russe. Une manière pour les États-Unis de répondre également à la mort de l'opposant Alexeï Navalny.

La façade du Trésor américain, le 27 mars 2020.
La façade du Trésor américain, le 27 mars 2020. © Olivier Douliery, AFP
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Il s'agit du plus important déploiement de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Les États-Unis ont annoncé vendredi 23 février un ciblage massif à l'encontre de la Russie. Plus de 500 personnes et organisations de différents pays sont concernées. Deux ans après l'invasion de l'Ukraine, et à la suite de la mort de l'opposant Alexeï Navalny, Washington veut marquer le coup. 

Trois responsables russes font partie des personnes ciblées par les États-Unis, pour leur implication dans ce décès, a annoncé le département d'État.

Des entreprises de 26 pays, des personnes de 11 pays, parmi lesquels la Chine ou l'Allemagne, font partie de ces plus de 500 individus et organisations ciblés pour avoir alimenté la machine de guerre russe, ou avoir aidé le pouvoir à contourner les sanctions internationales. Le département du Commerce a de son côté ajouté plus de 90 entreprises à sa liste noire.

Cela porte à plus de 4 000 le nombre d'entités visées par les sanctions américaines depuis le début de la guerre.

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"Pour priver la Russie des ressources nécessaires pour soutenir sa guerre contre l'Ukraine, le Trésor désigne des cibles, notamment un rouage majeur de l'infrastructure financière russe ; plus d'une vingtaine de pays tiers qui ont échappé aux sanctions en Europe, en Asie de l'Est, en Asie centrale et au Moyen-Orient ; et des centaines d'entités au sein du complexe militaro-industriel russe et dans d'autres secteurs clés", a détaillé le département du Trésor.

Parmi la longue liste, beaucoup d'entreprises technologiques des secteurs des semi-conducteurs, de l'optique, des drones, ou encore des systèmes d'information, et même un institut de mathématiques appliquées.

La Russie dénonce une ingérence "cynique"

Le système russe de paiement Mir est aussi sanctionné. Son développement "a permis à la Russie de construire une infrastructure financière qui lui permet d'échapper aux sanctions et de reconstituer les liens rompus avec le système financier international", a indiqué le département américain du Trésor dans un communiqué.

Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l'annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir - qui signifie "monde" et "paix" en russe - permettent aux Russes d'effectuer des règlements et de retirer de l'argent dans certains pays étrangers.

La Russie a qualifié ces nouvelles sanctions d'ingérence "cynique", destinée à diviser les Russes avant la présidentielle de la mi-mars, qui doit voir Vladimir Poutine réélu triomphalement.

"Les nouvelles restrictions sont une nouvelle tentative éhontée et cynique de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Russie, de nous forcer à renoncer à nos intérêts vitaux, de diviser la société russe à la veille (...) de l'élection présidentielle", a dénoncé l'ambassadeur aux États-Unis, Anatoli Antonov, cité par l'agence d'État russe Tass.

"Le prix de la mort et de la destruction"

"Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu'il répand, il continuera", a averti le président américain Joe Biden plus tôt vendredi, dans un communiqué marquant les deux années écoulées depuis l'invasion de l'Ukraine.

Joe Biden cite dans son communiqué "plus de 500 nouvelles sanctions" contre "des individus liés à l'emprisonnement de Navalny" et contre "le secteur financier russe, l'industrie de défense, les réseaux d'approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents."

"Nous prenons des mesures pour continuer à réduire les revenus du secteur de l'énergie russe, et j'ai demandé à mes équipes de renforcer le soutien à la société civile, aux médias indépendants et à tous ceux qui se battent pour la démocratie autour du monde", a encore écrit Joe Biden.

Le président américain a rencontré, jeudi, à San Francisco, la veuve et la fille d'Alexeï Navalny. Le démocrate de 81 ans a accusé le président russe, Vladimir Poutine, d'être "responsable" de sa mort, annoncée le 16 février. "Nous avons déjà des sanctions mais nous sommes en train d'en considérer des supplémentaires", avait-il déjà dit en début de semaine.

Les États-Unis et l'Union européenne appliquent déjà une batterie de sanctions contre Moscou depuis le déclenchement de la guerre consécutive à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. L'administration Biden assure régulièrement l'Ukraine de son soutien, mais l'aide militaire américaine de 60 milliards de dollars est actuellement bloquée au Congrès.

Le président américain a appelé les parlementaires à approuver ce financement au plus vite, "avant qu'il ne soit trop tard". "C'est le moment de prouver que les Etats-Unis s'engagent pour la liberté et ne se soumettent à personne", a déclaré Joe Biden.

Sanctions britanniques supplémentaires

Le Royaume-Uni, de son côté, a annoncé, jeudi, des sanctions supplémentaires contre la Russie, visant plus de 50 personnalités et entreprises, notamment dans des secteurs qui permettent à l'armée russe de se fournir en munitions, missiles et explosifs, et des "sources clés de revenus pour la Russie", comme le commerce de métaux, de diamants et de ressources énergétiques. Londres a également annoncé de nouvelles livraisons de missiles aux Ukrainiens.

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a exhorté les États membres de l'Union européenne (UE) à faire davantage pour expédier des munitions à l'Ukraine qui souffre d'une pénurie d'armes.

L'UE avait promis de fournir à l'Ukraine un million d'obus au cours de l'année écoulée. Les États membres ne devraient toutefois atteindre qu'un peu plus de la moitié de cet objectif d'ici la date butoir fixée par eux le mois prochain.

"L'Ukraine a besoin de davantage de munitions"

Selon Josep Borrell, d'ici fin 2024, l'UE devra accroître son objectif de livraison pour atteindre 1 155 000 obus, mais "l'Ukraine a besoin de davantage de munitions", insiste-t-il.

Alors que le 24 février marquera le deuxième anniversaire du déclenchement de l'attaque à grande échelle de Moscou, Kiev se retrouve dans une position "extrêmement difficile" sur le front, a reconnu, cette semaine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'armée russe a affirmé, jeudi, avoir pris le village de Pobeda, dans l'est de l'Ukraine, nouvelle revendication de conquête quelques jours après celle de la ville d'Avdiïvka.

Avec AFP et Reuters

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