Nice : Belloubet veut fermer un collège privé musulman en raison d’un « financement opaque »

La ministre de l’Éducation nationale a demandé à la rectrice de l’Académie de Nice d’appliquer la loi antiséparatisme de 2021. La fermeture ne pourrait être effective qu’à la rentrée de septembre pour « pouvoir prendre en charge les élèves ».

Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux, a été nommée ministre de l'Education nationale dans le gouvernement de Gabriel Attal. LP / Fred Dugit
Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux, a été nommée ministre de l'Education nationale dans le gouvernement de Gabriel Attal. LP / Fred Dugit

    Le collège Avicenne de Nice dans le viseur du ministère de l’Éducation nationale. Nicole Boullebet a annoncé ce lundi matin son intention de faire fermer ce collège privé musulman hors contrat. « Après plusieurs relances », le collège doté de quatre classes de la 6e à la 3e selon son site Internet « n’était pas très clair sur ses sources de financement », a estimé la ministre sur France 2, ce qui est « contraire à la loi de 2021, la loi antiséparitisme ».

    « C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à la rectrice de l’académie de Nice d’appliquer avec clarté la loi de 2021 et de proposer au préfet la fermeture de cet établissement en prenant en compte la situation scolaire des élèves », a-t-elle poursuivi. La ministre a précisé que les autorités allaient « annoncer la fermeture » avec mise en œuvre « décalée à septembre » pour « pouvoir prendre en charge les élèves » de ce collège situé dans le quartier de l’Ariane, parmi les plus pauvres de la ville de Nice.



    Cette annonce survient quelques mois après la décision du préfet du Nord de mettre fin à compter de la rentrée de 2024 aux subventions publiques du lycée Averroès, principal établissement secondaire musulman de France. Une décision de l’État confirmée en référé par le tribunal administratif de Lille le 12 février. L’établissement a indiqué qu’il saisirait le Conseil d’État pour contester cette décision.

    Les élèves soupçonnés de radicalisation suivis de « très près »

    La ministre de l’Éducation nationale avait estimé le 18 février sur BFMTV qu’environ 500 élèves étaient dans des « processus de radicalisation » dont 160 dans un processus avancé. Interrogée lundi matin sur le suivi de ces élèves, Nicole Belloubet a estimé qu’il y a « des niveaux différents de radicalisation ». « Il y a des élèves qui sont des enfants de famille dont on imagine qu’elles sont radicalisées, d’autres qui ont déjà commis des actes en ne respectant pas les valeurs de la République », a-t-elle précisé.



    « Lorsque nous avons un doute, nous suivons de très près ces élèves et les proviseurs et principaux ont des moyens pour les empêcher de rentrer dans les établissements », a-t-elle assuré. « Nous suivons vraiment avec une très grande attention leurs comportements en classe. S’il y a des difficultés, nous pouvons aller jusqu’à un certain nombre de procédures disciplinaires », a ajouté la ministre.

    Enfin, le ministère étudie la mise en place de « classes spécifiques » pour ces élèves, a-t-elle ajouté, précisant qu’une réflexion était en cours sur la « manière » dont elles pourraient être instaurées et selon quel « périmètre ».