Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a sonné l’alerte dimanche (3 mars) concernant l’augmentation du risque d’une guerre de l’information menée par la Russie alors que des conversations téléphoniques entre des responsables allemands ont été interceptées et divulguées par des médias russes.
Une conférence téléphonique entre de hauts responsables de l’armée de l’air allemande et de la Bundeswehr sur le déploiement de missiles Taurus en Ukraine a été interceptée par la Russie. Un enregistrement de l’appel a été publié vendredi (1er mars) par le média d’État russe RT.
L’Allemagne a tiré la sonnette d’alarme après que l’affaire a été rendue publique samedi (2 mars), M. Pistorius appelant à réagir avec fermeté.
« Cela fait partie de la guerre de l’information menée par Poutine », a déclaré M. Pistorius dimanche. « Il s’agit de diviser. Il s’agit de briser notre unité. C’est pourquoi nous devrions réagir de manière particulièrement pondérée, mais non moins résolue ».
Selon M. Pistorius, l’Allemagne et ses alliés ne doivent pas « tomber dans le piège de Vladimir Poutine », qui cherche à « diviser notre politique intérieure ».
Sur leurs gardes, les services allemands ne négligeraient aucunes pistes autres que la Russie. Ils n’ont, pour le moment, repérer aucune autre anomalie.
Dans les prochains jours, le service de contre-intelligence militaire (MAD) poursuivra tout de même son enquête et déterminera si les règles de sécurité informatique ont été enfreintes ou non lors de la réunion téléphonique.
Les conséquences appropriées seraient immédiatement appliquées à l’issue de l’enquête, a déclaré M. Pistorius.
L’opposition réfléchit déjà à la possibilité de demander la création d’une commission d’enquête au Bundestag. Le chancelier allemand Olaf Scholz devrait d’ailleurs s’expliquer devant la chambre basse, a déclaré à Der Spiegel le chef du groupe conservateur CSU, Alexander Dobrindt.
Il s’agit d’une « affaire très sérieuse » qui fait l’objet d’une enquête « très attentive, très intensive et très rapide », a déjà déclaré le chancelier samedi depuis Rome.
