tribunal d’exceptionLe guide suprême des Frères musulmans condamné à mort en Egypte

Egypte : Le guide suprême des Frères musulmans condamné à mort

tribunal d’exceptionSept autres dirigeants de la confrérie ont écopé de la même peine pour des violences en 2013 après la destitution de l’islamiste Mohamed Morsi
Mohammed Badie, guide suprême des Frères musulmans, devant la justice au Caire le 20 avril 2015 (illustration).
Mohammed Badie, guide suprême des Frères musulmans, devant la justice au Caire le 20 avril 2015 (illustration). - Lobna Tarek/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En Egypte, la justice continue de s’attaquer aux Frères musulmans, une organisation interdite dans le pays. Un tribunal d’exception du Caire a condamné lundi huit dirigeants de la confrérie, dont son guide suprême, à la peine de mort pour des violences en 2013 dans la foulée de la destitution de l’islamiste Mohamed Morsi par l’actuel président Abdel-Fattah al-Sissi.

La Cour suprême d’urgence de la Sûreté de l’Etat a prononcé la peine capitale pour le guide Mohammed Badie, aujourd’hui âgé de 80 ans, ainsi que pour plusieurs autres figures du mouvement de Mohamed Morsi, éphémère président démocratiquement élu et aujourd’hui décédé, dont Mahmoud Ezzat, Mohammed El-Beltagy ou Safwat Hegazy. Tous ces hommes ont déjà été condamnés, parfois à mort, dans d’autres affaires ces dernières années.

La perpétuité pour 37 autres accusés

La cour a condamné lundi 37 autres accusés dans l’affaire dite « des violences de la route Al-Nasr » à la perpétuité et 13 autres à des peines de 10 à 15 ans de prison, précise le quotidien d’Etat Al-Ahram.

Depuis sa prise de pouvoir, Abdel-Fattah al-Sissi a mené une répression féroce contre l’opposition, se concentrant notamment sur les Frères musulmans dont des milliers de partisans ont été emprisonnés. Fondée en 1928 en Egypte, la confrérie, désormais interdite dans le pays mais qui a essaimé bien au-delà de ses frontières, a longtemps été le principal mouvement d’opposition en Egypte, malgré la répression rampante, jusqu’à remporter les premières élections libres, dans la foulée du Printemps arabe de 2011.

Une confrérie fortement réprimée

Le 13 août 2013, un mois après la destitution de Mohamed Morsi, des centaines de ses partisans avaient été tués dans la dispersion de leurs sit-in au Caire, la police les accusant d’être armés. Depuis, des milliers de membres des Frères musulmans ont été condamnés à des peines allant de quelques années de prison à la mort, d’autres se sont exilés et plusieurs de leurs dirigeants, dont Mohamed Morsi, sont morts en détention.

En 2022, l’Egypte a par ailleurs été le quatrième pays au monde procédant au plus grand nombre d’exécutions selon Amnesty International. La même année, ses juges prononçaient 538 condamnations à mort, le chiffre connu le plus élevé au monde.

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