Selon le centre national des statistiques en Iran, l’indice de misère, un indicateur basé sur le taux de chômage et l’inflation, a progressé à fin 2023 dans la plupart des provinces du pays, rapportent plusieurs médias iraniens, dont Independent Persian.

L’indice, calculé sur une échelle variant de 0 à 100, évalue le niveau de précarité de la population. Il a ainsi progressé de 8,6 points, pour atteindre 61,9 points dans la province du Sistan-Baloutchistan, l’une des plus pauvres du pays et longtemps délaissée par le pouvoir central. L’indice a culminé à 64,2 points dans le Lorestan et à plus de 60 points dans le Kurdistan, province à prédominance kurde.

L’Iran est en proie à une crise économique aiguë depuis le rétablissement et le renforcement des sanctions occidentales, notamment américaines, après le retrait unilatéral en 2018 de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien. Ces sanctions ont contribué à une importante dépréciation de la monnaie nationale ayant engendré une forte inflation et, par conséquent, une érosion du pouvoir d’achat des Iraniens.

Deux des provinces citées par Independent Persian – le Sistan-Baloutchistan et le Kurdistan – ont d’ailleurs été le théâtre de manifestations particulièrement hostiles au pouvoir lors du soulèvement populaire l’an dernier, réprimé dans le sang par Téhéran.

Si cette progression sur les mois de novembre et décembre 2023 révèle une précarisation croissante, certains experts, cités dans l’article d’Independent Persian, estiment que l’indice, calculé par un organisme gouvernemental, sous-estime l’ampleur du phénomène et devrait être majoré d’au moins 16 %.