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Guerre en Ukraine: Bardella annonce que le RN s'abstiendra lors du vote sur la stratégie d'aide à Kiev

Le président du RN, Jordan Bardella, le 4 décembre 2023

Le président du RN, Jordan Bardella, le 4 décembre 2023 - Miguel MEDINA / AFP

Concernant l'accord de sécurité franco-ukrainien, "dont nous pouvons soutenir le principe", "il y a des lignes rouges", a justifié Jordan Bardella.

Président du Rassemblement national, Jordan Bardella indique ce mardi 12 mars sur France 2 que son parti s'abstiendra à l'issue du débat sur le soutien de la France à l'Ukraine, prévu dans l'hémicycle cet après-midi. Le RN est "favorable au soutien" à Kiev mais ne "souhaite pas entrer en guerre" avec Moscou, explique le député européen, dénonçant "la voie irresponsable" dans laquelle s'est engagé Emmanuel Macron, après ses propos controversé sur l'envoi de troupes.

Jordan Bardella revient ensuite sur l'accord bilatéral de sécurité franco ukrainien. Conclu lors d'une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris le 16 février, avec notamment un engagement de la France à fournir jusqu'à 3 milliards d'euros supplémentaires à Kiev en 2024, il sera l'objet des débats dans l'hémicycle.

"Risque d'escalade"

"Sur ce texte, dont nous pouvons soutenir le principe, il y a des lignes rouges", relève par avance Jordan Bardella pour justifier l'abstention de son groupe.

Le patron du parti à la flamme évoque d'abord "l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne", mentionnée dans l'accord. "Nous sommes opposés à toute forme d’élargissement", dit-il pointant une adhésion qui pourrait "fragilis[er] les économies européennes", mais aussi "accroître le risque d'escalade, à partir du moment où nous devrions une assistance militaire à un pays en guerre au sein de l'Union" européenne.

Précisant sa deuxième ligne rouge, Jordan Bardella met en garde contre "un devoir d'assistance et notamment un engagement à la dissuasion active" prévus dans le texte, avant d'appeler à nouveau à "une ligne d'équilibre qui vise à dire oui à un soutien à l'Ukraine, mais non à une guerre avec la Russie".

Cette abstention du RN n'aura, quoi qu'il arrive, aucune conséquence, puisque le vote sur ce texte sera non-contraignant pour le gouvernement. Mais les macronistes ne manqueront pas cette occasion pour renvoyer le RN à ses "ambiguïtés" avec la Russie à un peu moins de trois mois des élections européennes.

Ils en ont fait une thématique centrale ces derniers jours. Gabriel Attal, par exemple, a multiplié les salves ce samedi, lors du premier meeting de Renaissance pour les élections européennes, taclant le "clan Le Pen", accusé de "faiblesses" et de "mollesses" face à la Russie de Vladimir Poutine.

Jordan Bardella répond aux macronistes sur France 2. "Il faut peut-être se concentrer sur les préoccupations des Français", dit-il , s'attachant à distinguer une campagne des troupes présidentielles "sur la thématique de l'escalade face à la Russie" de celle de son parti, faite, selon lui, "sur le quotidien et l’avenir des Français".

Baptiste Farge