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Nouveau drame en Méditerranée avec une soixantaine de migrants portés disparus

Au moins 60 migrants partis de Libye le 8 mars sont morts en mer Méditerranée, après plusieurs jours passés sans nourriture et sans eau à bord d'une embarcation à la dérive en raison de la panne de son moteur, a annoncé jeudi l'ONG SOS Méditerranée.

Photo prise le 13 mars 2024 et distribuée par l'ONG SOS Méditerranée montrant une opération de sauvetage de migrants par l'Ocean Viking.
Photo prise le 13 mars 2024 et distribuée par l'ONG SOS Méditerranée montrant une opération de sauvetage de migrants par l'Ocean Viking. © Johanna de Tessieres / Handout / AFP
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Un nouveau drame est venu s'ajouter à la longue liste des tragédies en Méditerranée, avec au moins 60 migrants disparus en mer après être partis des côtes libyennes, selon les témoignages de rescapés secourus par le navire-ambulance Ocean Viking. "Au moins 60 personnes ont péri en chemin, dont des femmes et au moins un enfant", a indiqué jeudi 14 mars l'ONG SOS Méditerranée, basée à Marseille, alors que son navire fait désormais route vers un port sûr italien en Adriatique, avec 224 rescapés recueillis lors de trois sauvetages successifs.

Selon l'ONG, "l'embarcation pneumatique" à bord de laquelle 25 personnes seulement ont pu être secourues mercredi serait partie de Zawiya en Libye le 8 mars. Mais le moteur serait tombé en panne au bout de trois jours, laissant les migrants à la dérive, sans eau, ni nourriture.

Parmi les personnes rescapées, "dans un état de santé critique", deux, inconscientes, ont ensuite "été transportées par hélicoptère en Sicile", a précisé SOS Méditerranée.

"Très préoccupée" par la nouvelle d'un nouveau naufrage en Méditerranée centrale, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé qu'"une action urgente est nécessaire pour renforcer les patrouilles en mer et prévenir d'autres tragédies".

Un lieu sûr de débarquement situé à "1 450 km de la position de l'Ocean Viking"

Après ce premier sauvetage de 25 personnes mercredi, 113 autres migrants à la dérive en mer, dont six femmes et deux enfants, ont été secourues mercredi soir, après que l'Ocean Viking a été chargé par les autorités maritimes italiennes de secourir une embarcation en détresse. Puis, jeudi, 88 personnes ont été recueillies par le navire alors qu'elles dérivaient à bord d'une "embarcation pneumatique surchargée".

Le port d'Ancône, sur la côte adriatique italienne, a été désigné comme lieu sûr de débarquement pour l'Ocean Viking, qui compte donc désormais à son bord "224 personnes, dont 21 femmes, une trentaine de mineurs non accompagnés et quatre enfants de moins de quatre ans", selon les précisions de l'ONG.

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Ancône se trouve à "1 450 km de la position de l'Ocean Viking" et il a été demandé "aux autorités maritimes italiennes un lieu plus proche pour débarquer", a ajouté l'ONG, dans une demande qui fait écho aux critiques visant un décret sur les activités des navires d'ONG humanitaires adopté début 2023 par les autorités italiennes.

L'Italie, en première ligne face aux traversées de migrants cherchant à rejoindre l'Europe, exige désormais que les navires des ONG humanitaires transportent immédiatement les personnes secourues vers un port, et ce dès la première opération, ce qui les empêche de facto d'enchaîner les sauvetages.

De plus, ces ports sont souvent très éloignés des lieux de sauvetage, allongeant les délais de navigation.

Des mesures aux "conséquences dramatiques"

Les ONG de secours aux migrants en mer ont régulièrement dénoncé ces mesures, qui "ont des conséquences dramatiques", dénonçait auprès de l'AFP Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, en février.

Elle avait alors estimé que l'ensemble des organisations humanitaires de secours avaient déjà perdu l'équivalent d'une année de présence en mer en raison de l'éloignement des ports de débarquement désignés, et l'équivalent d'une autre année à cause des périodes de "détention" infligées aux navires pour avoir contrevenu à ces nouvelles dispositions.

SOS Méditerranée a secouru plus de 39 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde.

L'un des naufrages les plus meurtriers en Méditerranée a eu lieu en juin 2023, lorsqu'un bateau délabré avait coulé au large de Pylos en Grèce, entraînant la noyade de 82 personnes, plus de 600 autres étant portées disparues.

Au total, en 2023, 3 105 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe, selon les derniers chiffres de l'OIM, une agence de l'ONU. Depuis janvier, 360 migrants sont décédés ou portés disparus, selon la même source.

Avec AFP

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