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"L'arme de prédilection des harceleurs": Apple poursuivi en justice à cause de son Airtag

La tentative de recours d’Apple contre ce procès n’a pas abouti. Des victimes de harcèlement estiment que l'Airtag d'Apple est détourné par certains agresseurs pour les pister.

À l’origine de cette affaire, une action collective contre Apple, accusé d'avoir négligé des avertissements d'associations affirmant que son Airtag est utilisé à des fins malveillantes. Ces objets connectés, permettant de ne jamais perdre de vue ses clés ou son portefeuille, sont parfois détournés par des harceleurs pour suivre leurs victimes à la trace.

"Avec un prix de seulement 29 dollars, il est devenu l'arme de prédilection des harceleurs et des agresseurs", peut-on lire dans la plainte.

Et cela peut très vite virer au drame: LaPrecia Sanders, une habitante de l'Indiana qui fait partie des plaignants, met en cause le rôle du Airtag d'Apple dans la mort de son fils. N'ayant pas supporté la rupture, l'ex-petite amie de ce dernier l'a suivi à la trace pendant des heures, avant de l'écraser en voiture à la sortie d'un bar.

Trois plaintes retenues

Vendredi dernier, le juge de district californien Vince Chhabria a confirmé que trois plaignants ont présenté suffisamment d’allégations pour négligence et responsabilité du fait des produits, ce qui permet donc de rejeter la tentative d’Apple de rejet du procès.

De son côté, Apple avait fait valoir que les mesures de sécurité de ses Airtags avaient été conçues en priorité pour les consommateurs et qu’il ne pouvait pas être tenu responsable en cas d’utilisation abusive du produit.

Ces mesures consistaient par exemple à alerter l’utilisateur lorsqu’un autre Airtag était susceptible de le suivre. Mais les trois plaignants “allèguent que, lorsqu'ils ont été harcelés, les problèmes avec les dispositifs de sécurité de l'Airtag étaient importants et que ces défauts de sécurité ont causé leurs blessures”, a précisé Vince Chhabria.

"Apple a peut-être finalement raison de dire que la loi californienne n’exigeait pas de faire davantage pour diminuer la capacité des harceleurs à utiliser efficacement les Airtags, mais cette décision ne peut pas être prise à ce stade précoce", a-t-il écrit.

Ce problème de surveillance détournée à des fins malveillantes est connu depuis longtemps. Tile, le concurrent numéro un des Airtags, est aussi visé par des plaintes concernant ses traqueurs connectés.

L’an passé, ce dernier a annoncé le déploiement d’un nouveau mode antivol qui rendrait ses objets connectés indétectables. Tile menace d'ailleurs toute personne reconnue coupable de s'adonner à ces pratiques d'une pénalité pouvant atteindre le million de dollars.

Pierre Berthoux