« Demandez leur cessez-le-feu pendant les Jeux olympiques », a intimé samedi 16 mars la journaliste ukrainienne, Natalia Mosseïtchouk, à la fin de l’entretien qu’Emmanuel Macron a accordé à plusieurs médias ukrainiens, représentés par Mme Mosseïtchouk et sa consœur Yulia Galushko. « Il sera demandé, oui », a répondu le président français.
Comme il est de tradition avant tous les Jeux olympiques, la France en tant que pays hôte a présenté au vote des Nations unies une résolution portant sur la trêve olympique. Celle-ci a été adoptée le 21 novembre 2023, à 118 voix, et aucune voix contre (seulement 2 abstentions) et « demande instamment » à tous les membres de l’Assemblée générale d’« observer la trêve olympique dans l’esprit de la charte des Nations unies » pendant toute la durée des Jeux de Paris 2024 (du 26 juillet au 11 août).
Vladimir Poutine, réélu dimanche soir président de la Russie, s’est, lui, dit « prêt à examiner toutes les propositions » au moment d’évoquer l’hypothèse d’une trêve olympique dans la guerre en Ukraine lors de son discours à la presse prononcé au siège de sa campagne. Mais le président russe a ajouté ne pas prévoir d’entamer des négociations « simplement parce que l’ennemi essaie de gagner du temps en raison de la pénurie de munitions », selon l’agence de presse d’Etat TASS.
Lors de l’entretien, samedi, diffusé par plusieurs médias ukrainiens (1+1, We are Ukraine, United News, Telemarathon), Emmanuel Macron a également mentionné que la France suivrait « les choix qui sont faits par les instances du Comité international olympique [CIO] ». Interrogé sur la possibilité que les sportifs russes puissent participer aux Jeux olympiques de Paris sous bannière neutre, le président français a rappelé que « le choix qui a été fait est que la Russie, comme pays, ne soit pas présente et que le drapeau ne soit pas présent, mais que des athlètes puissent, en effet, être présents ».
Emmanuel Macron, qui a prévenu « qu’aucune dérive ni propos inacceptables tenus dans ce cadre » ne seraient tolérés, a dit considérer ce choix comme celui « d’un message de paix, d’unité internationale […] mais qui ne cède en rien au fait que nous voulons que l’Ukraine recouvre sa pleine souveraineté, son intégrité territoriale, et que la paix durable revienne dans votre pays ».
« Qui est prêt à  suivre ces conditions est le bienvenu à  Paris »
Le CIO impose aux sportifs russes et biélorusses de concourir lors des prochains Jeux olympiques de Paris sous bannière neutre – un dispositif forgé lors des JO 1992 de Barcelone pour les Serbes et Monténégrins frappés par les sanctions internationales. Les athlètes concernés ne pourront également s’aligner qu’à titre individuel, ce qui interdit de fait toute démonstration de la puissance sportive russe lors des épreuves par équipes, et ils devront ne pas avoir activement soutenu l’offensive russe en Ukraine – un point doublement vérifié par les fédérations internationales, puis le CIO.
Selon le cinquième principe fondamental contenu dans la charte olympique, « les organisations sportives au sein du mouvement olympique se doivent d’appliquer le principe de neutralité politique ». Il est également rappelé que le CIO se doit « de protéger son indépendance, de maintenir et promouvoir sa neutralité politique ».
Interrogé à ce sujet, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré samedi : « Nous avons mis des conditions. Ces conditions ne seront pas changées : qui est prêt à suivre ces conditions est le bienvenu à Paris. Qui ne veut pas les suivre n’est pas le bienvenu. » M. Bach était en déplacement à Chamonix, dans le cadre de la célébration du centenaire des premiers Jeux olympiques d’hiver, accompagné notamment de la ministre des sports et des JO française, Amélie Oudéa-Castéra. La prochaine réunion de la commission exécutive du CIO aura lieu les 19 et 20 mars.
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