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Cerveau et psy

Bonheur subjectif et déclin de la mémoire

L’affect positif, c’est-à-dire l’expérience subjective d’être heureux, serait lié à un déclin plus faible de la mémoire en vieillissant, d’après l’analyse d’une étude longitudinale qui s’étend sur plus de 18 ans aux États-Unis.

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Le vieillissement s'accompagne d'un déclin des capacités de mémoire, qui serait plus faible chez les personnes ayant un "affect positif" élevé.

Alexas Fotos via Pixabay

Le vieillissement s’accompagne d’un déclin des capacités cognitives, en particulier de la mémoire. Il s’agit d'un enjeu majeur pour la population à travers le monde, notamment de par son lien avec des pathologies telles que la maladie d’Alzheimer, qui touche plus d’un million de personnes en France. Une étude publiée dans Psychological Science s’est penchée sur le lien entre ce déclin naturel de la mémoire en vieillissant et le concept d'affect positif (“positive affect”), en analysant des données issues d’une impressionnante étude longitudinale menée aux États-Unis sur plus de 18 années.

Affect positif

En psychologie, le terme “affect” désigne un état de l’esprit. Le concept d’affect positif (AP) désigne, comme indiqué dans l’étude, “l’expérience subjective d’états affectifs plaisants, tels que l’enthousiasme ou la joie, sur des laps de temps plus ou moins longs”. D’autres études ont montré un lien entre AP et vieillissement sain, notamment à des niveaux physiologiques (meilleure adaptation des fonctionnements cardiovasculaire et immunitaire) et sociaux (meilleures relations sociales).

Les travaux évoqués ont étudié le lien entre la mémoire, en l’occurrence le déclin des facultés de mémoire immédiate et de rappel différé avec l’âge, et l’affect positif, soit comment les participants estimaient qu’ils se sentaient.

Analyse d’une étude longitudinale impressionnante

Pour ce faire, ils ont analysé des données recueillies par une étude sur la santé et le bien-être menée à l’échelle nationale sur le territoire des États-Unis, entre 1995 et 2014 : la MIDUS (“Midlife in the United States”). Plus précisément, elle s’est déroulée en trois temps : une première fois entre 1995 et 1996, puis entre 2004 et 2006, et enfin entre 2013 et 2014. Il s’agit d’une étude longitudinale, c’est-à-dire un suivi dans le temps, qui s’est déroulée sur presque 20 ans. Les 991 Américains et Américaines ayant participé aux trois séries d’entretiens étaient des adultes et des seniors.

À chaque étape, les participants étaient interrogés sur leur bien-être afin d’évaluer leur AP grâce à des questionnaires d’auto-évaluation sur différents états (par exemple "enthousiaste", "attentif", "fier"). Ils devaient estimer à quel point cela correspondait à ce qu'ils avaient ressenti sur les 30 jours précédant l'entretien, en se basant sur une échelle allant de 1 ("jamais") à 5 ("tout le temps").

En plus de ces questionnaires, les participants passaient des tests de mémoire. Pour évaluer la mémoire immédiate, il leur était demandé de se rappeler de mots directement après qu’on les leur ait présentés, et la même chose 15 minutes plus tard pour évaluer leur rappel différé. D’après Claudia Haase, professeure à l’Université Northwestern et co-autrice du papier, leurs “résultats montrent que la mémoire décline avec l’âge”. À cette confirmation, son associée Emily Hittner, doctorante de l’université américaine, ajoute que “cependant, les individus avec un niveau plus haut d’affect positif présentaient un déclin de mémoire plus faible sur près d’une décennie.” Leur analyse indique que l’AP est associé à une diminution de la perte de mémoire entre l’âge adulte et la fin de la vie.

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