Légalisation en Allemagne du cannabis récréatif pour les adultes à partir du 1er avril
Le Bundesrat a finalement donné son feu vert ce vendredi 22 mars à la libéralisation du cannabis dans le pays. La seconde Chambre du Parlement allemand était pourtant très divisée sur le sujet. Après des années de débats acharnés, le texte entrera en vigueur par étapes à partir du 1er avril.
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De notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
C’est une petite révolution pour les consommateurs adultes de cannabis. La consommation sera officiellement autorisée dès le 1er avril, à plus de 100 mètres des écoles et en dehors des zones piétonnes. La loi autorise également la possession de 25 grammes sur soi, 50 grammes à domicile.
Une seconde étape du texte entrera en vigueur le 1er juillet, avec la libéralisation de la culture et de la commercialisation. Un adulte pourra posséder jusqu’à trois pieds de plantes femelles. Il sera également possible de s’approvisionner légalement dans le cadre de clubs de culture à but non lucratif.
La consommation et la commercialisation restent strictement interdites pour les mineurs ; une libéralisation très encadrée donc, mais aussi très critiquée. Le volet prévention est jugé insuffisant tandis que la police doute que la loi permette de tarir le marché noir.
Le syndicat de la police GDP, qui a milité contre le texte, est vent debout. « Cette loi fixe deux, trois objectifs. L’un deux est un allègement des tâches pour la police et la justice, l’autre est une amélioration de la protection de la jeunesse. Et de notre point de vue, il sera impossible d’atteindre ces objectifs. Le texte ne contient rien sur la protection de la jeunesse. Quant au travail de la police, nous ne pourrons rien contrôler. Si vous voyez quelqu’un fumer dans la rue par exemple. En théorie, vous pouvez aller chez lui pour vérifier s’il n’a pas plus que les 50 grammes autorisés à la maison. Mais quel policier sait différencier une plante mâle d’une plante femelle ? Et pour le contrôle, il faut vérifier le pourcentage de THC. C’est un travail énorme, c’est irréaliste », détaille Benjamin Jendro, porte-parole du syndicat GDP.
La justice, de son côté, redoute un engorgement des tribunaux. La loi adoptée prévoit en effet une amnistie pour des milliers de personnes condamnées pour des faits qui ne seront plus répréhensibles à l’avenir. Des personnes qu’il faudra rejuger et réhabiliter.
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