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Paris : le proviseur menacé de mort a quitté ses fonctions

Menacé pour avoir demandé à une élève d’enlever son voile, le proviseur de l’établissement Maurice-Ravel a dit quitter ses fonctions pour des «raisons de sécurité». Le rectorat évoque un «départ anticipé» à la retraite.

Le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel à Paris, menacé de mort sur internet après une altercation avec une élève fin février pour qu'elle enlève son voile, a quitté ses fonctions, a indiqué mardi le rectorat de Paris à l'AFP, confirmant un message interne à l'établissement. Selon ce message adressé mardi aux parents, élèves, enseignants et membres du conseil d'administration, le proviseur «a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité», ce que n'a toutefois pas confirmé le rectorat qui évoque, lui, un «départ anticipé» à la retraite.

«Le proviseur du lycée Maurice-Ravel arrivant à quelques mois de sa retraite, il a été décidé, au vu des évènements qui ont marqué ces dernières semaines, de leur médiatisation et de l'impact qu'ils ont pu avoir sur lui, de lui accorder, en accord avec la direction de l'académie de Paris, un départ anticipé», a précisé le rectorat de Paris.

Le nouveau proviseur de la cité scolaire, qui a pris ses fonctions lundi, explique avoir été «missionné par la direction académique» pour assurer l'«intérim jusqu'au mois de juillet prochain», dans le message adressé à la communauté éducative. Il y ajoute qu'il sera «aidé (...) par l'équipe de direction et l'ensemble de la communauté scolaire du lycée», «soudés pour faire face à cette situation exceptionnelle».

«Attaques inacceptables»

Le secrétaire académique du SNPDEN-Unsa à Paris, principal syndicat des chefs d'établissements, a confirmé à l'AFP l'information transmise par le nouveau proviseur de la cité scolaire. Le proviseur du lycée et collège Maurice-Ravel, situé dans le 20e arrondissement de Paris, avait reçu des menaces de mort sur internet après une altercation avec une élève pour qu'elle enlève son voile. Le 28 février, il avait «rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile» dans l'enceinte de l'établissement, selon le parquet. «L'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS», avait «ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation», d'après la même source. Des menaces de mort à l'encontre du proviseur avaient ensuite été proférées sur internet.

L'élève de BTS avait, elle, dit avoir été «tapée violemment au bras» par le proviseur. La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet s'était rendue début mars au lycée Ravel pour soutenir le proviseur, et avait déploré des «attaques inacceptables». Un jeune homme de 26 ans, originaire des Hauts-de-Seine, a été interpellé dans cette affaire. Il doit être jugé le 23 avril à Paris pour avoir menacé de mort sur internet le proviseur. Un autre homme, interpellé mi-mars à Trouville (Calvados) et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête, a été remis en liberté.


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424 commentaires
  • Quo vadis, Gallia ?

    le

    Curieuse façon de traiter le problème que l'on peut analyser comme un aveu d'echec.
    Le ministère de l'Education nationale aura-t-il les moyens de faire partir à la retraite tous les enseignants confrontés à des menaces islamistes ??

  • Getafix1

    le

    Ce n'était pas à lui de partir.

  • anonyme

    le

    Le spectacle du naufrage de l’éducation nationale continue. Il faut dire que l’institution ne se respecte pas elle même. Comment pourrait elle donc se faire respecter ?! Quand on pense à tous les gratte papiers qui vivent sur la bête, comment dire…

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