Vendée : ce que l’on sait après le passage à tabac d’un brancardier à l’hôpital de Challans

Un brancardier a été grièvement blessé par une personne au centre hospitalier, a annoncé le parquet des Sables-d’Olonne, qui a ouvert une enquête. La direction de l’hôpital a porté plainte et dénonce un « acte indigne ».

Un brancardier a été admis en soins intensifs après avoir été passé à tabac à l'hôpital de Challans. (Illustration) LP/Marine Legrand
Un brancardier a été admis en soins intensifs après avoir été passé à tabac à l'hôpital de Challans. (Illustration) LP/Marine Legrand

    Une flambée de violence, au milieu d’un centre hospitalier. Un brancardier a été grièvement blessé après avoir été passé à tabac par une personne à l’hôpital de Challans, en Vendée. Alors que le parquet des Sables-d’Olonne a ouvert une enquête pour « violences contre personnel médical », l’hôpital annonce de son côté porter plainte après cette agression survenue « au service des urgences ». Le Parisien fait le point.

    Que s’est-il passé ?

    Selon la procureure de la République des Sables-d’Olonne, Gwenaëlle Cotto, le brancardier a été frappé par « une seule personne qui était accompagnée par d’autres » personnes à l’hôpital. « Cette personne a pris la fuite et nous mettons tout en œuvre pour l’interpeller », a-t-elle indiqué.

    Le Centre hospitalier Loire Vendée Océan de Challans, situé à 60 km au sud de Nantes, relate quant à lui dans un communiqué qu’un « ambulancier » de son établissement « a été violemment agressé au service des urgences » samedi.

    Samedi, en fin de matinée, « un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (médicale) n’était pas assez rapide », a raconté à l’AFP Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l’hôpital de Challans. « Ils se sont agités et ont voulu tout casser à l’entrée des urgences. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé », a-t-il déclaré, précisant que « l’agression s’est passée dans le quart d’heure suivant leur arrivée ».

    D’après le président du Samu-Urgences de France (SUdF), Marc Noizet, l’agresseur n’a pas agi seul. « Plusieurs personnes qui accompagnaient en nombre deux patients pris en charge dans ce service ont commencé à s’énerver parce qu’ils étaient frustrés, soit par le délai d’attente soit parce qu’on ne leur a pas permis d’entrer dans le service aux côtés des patients », a-t-il expliqué. « Ils ont passé à tabac un brancardier qui passait par là, et ils se sont enfuis en laissant cette victime au sol, inconsciente », a-t-il poursuivi.

    Le brancardier « a subi de graves lésions qui lui valent d’être en soins intensifs encore aujourd’hui » dimanche, a-t-il indiqué. À la suite de cette violente agression, le service des urgences de l’hôpital de Challans a été fermé « pendant plusieurs heures ».

    Quelles sont les suites judiciaires ?

    La direction de l’hôpital précise dans un communiqué avoir « porté plainte en se constituant partie civile » dès samedi, et ajoute que l’ambulancier « est entendu dès ce (dimanche) matin par la gendarmerie ». Selon France Bleu, l’ambulancier est toujours hospitalisé dans un état sérieux, mais a pu témoigner auprès des gendarmes, venus l’interroger. Le parquet des Sables-d’Olonne a annoncé de son côté l’ouverture d’une enquête pour « violences contre personnel médical ».

    Quelles sont les réactions ?

    Dans son communiqué, la direction de l’hôpital de Challans assure que « la Présidence du Conseil de surveillance, la Direction et la Présidence de la Commission Médicale d’Établissement, en lien avec l’Agence régionale de santé, sont pleinement mobilisées en soutien de la victime et de la communauté soignante, attachées plus que jamais à défendre les valeurs du service public hospitalier face à cet acte indigne ».

    « Une cellule de soutien psychologique pour l’équipe » a été mise en place. Cette « violence gratuite, nous ne la comprenons pas et les soignants ne comprennent pas non plus », a regretté Francis Saint-Hubert, directeur du groupe hospitalier de Vendée. « Mais les soignants restent professionnels et engagés au service des patients qui viennent dans notre établissement », a-t-il assuré auprès de France Bleu. Les équipes de l’hôpital restent malgré tout « très choquées », a souligné de son côté Sylvain Batard.



    Sur X (anciennement Twitter), le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a lui aussi dénoncé un « acte odieux et lâche ». « Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée », a-t-il dit, affirmant apporter son soutien au « brancardier des urgences gravement blessé ».

    Marc Noizet a également exprimé sa « colère » que « des soignants puissent être l’objet de violence ». « On ne peut pas être la variable de l’angoisse, de l’agressivité ou de la violence des patients et de ceux qui les accompagnent », a-t-il tancé. « Je comprends qu’on puisse être inquiet pour un proche malade, mais il faut que ces personnes comprennent que nous devons travailler tout en étant en sécurité. »