Passer au contenu

"Taxe lapin" : Doctolib refuse d'obliger les patients à enregistrer leurs coordonnées bancaires pour prendre rendez-vous

Par

La plateforme Doctolib, que le gouvernement veut mettre à contribution pour la mise en place de la "taxe lapin", la pénalité de 5 euros en cas de rendez-vous médical non honoré, refuse d'enregistrer les coordonnées bancaires des patients dès la prise de rendez-vous, dévoile France Inter ce mercredi.

La plateforme Doctolib ne souhaite pas enregistrer les coordonnées bancaires de ses patients à la prise de rendez-vous. La plateforme Doctolib ne souhaite pas enregistrer les coordonnées bancaires de ses patients à la prise de rendez-vous.
La plateforme Doctolib ne souhaite pas enregistrer les coordonnées bancaires de ses patients à la prise de rendez-vous. © AFP - Aline Morcillo/Hans Lucas

Doctolib ne veut pas forcer les patients à enregistrer leurs coordonnées bancaires pour pouvoir prendre un rendez-vous médical sur sa plateforme. Le groupe de prise de rendez-vous en ligne se dit défavorable à cette possibilité, souhaitée par le gouvernement pour mettre en place la "taxe lapin", cette pénalité de 5 euros infligée en cas de rendez-vous médical non honoré, révèle France Inter ce mercredi. Le PDG de Doctolib ne veut pas "entraver l'accès aux soins".

Samedi dernier, Gabriel Attal a indiqué vouloir faire payer 5 euros aux patients qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical sans avoir prévenu au moins 24 heures à l’avance. Un phénomène qui représente entre 6 et 10% des rendez-vous, selon les différentes estimations. Pour le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, l'idée serait de demander aux patients de renseigner leurs coordonnées bancaires lorsqu'ils bloquent leur créneau médical sur des plateformes en ligne. En cas d'absence, le médecin pourrait alors retenir la somme de 5 euros.

"Impensable d'entraver l'accès aux soins"

Mais si Doctolib assure être d'accord avec la taxe "lapin", le co-fondateur et PDG de la plateforme, Stanislas Niox-Château, estime qu'"il ne faut pas créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants et entraver l’accès aux soins". Il précise que "20% des patients sont en situation d’illectronisme et 5% n’ont pas de carte bancaire". "C’est impensable, selon lui, d’entraver l’accès aux soins pour eux". Le ministère assure pourtant que "la solution de l'empreinte bancaire existe déjà pour les téléconsultations sur certaines plateformes, comme Doctolib".

"Comment vont faire les praticiens pour gérer la majorité des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne ? Comment vont faire les praticiens pour gérer les plaintes des patients et leurs contestations ?", questionne Stanislas Niox-Chateau qui l'assure : "C’est inimaginable d’envisager que les secrétariats vont enregistrer des cartes bancaires".

Pour Doctolib, c'est à l'Assurance maladie de gérer la "taxe lapin"

Pour le PDG de Doctolib, les médecins doivent garder la main sur cette "taxe lapin" pour savoir quel patient sanctionner. Il pense aussi que c’est à l’Assurance maladie de gérer cette taxe, en prélevant par exemple les 5 euros sur le rendez-vous suivant du patient. Selon le projet voulu par le gouvernement, la somme prélevée ira entièrement au praticien concerné.

Le ministère de la Santé surpris du retournement de Doctolib

Le ministère de la Santé soutient, ce mercredi, que "Doctolib a bien été concerté" sur cette mesure envisagée, dans le cadre d'échanges avec "tous les adhérents de la FEIMA" , la Fédération des éditeurs d'informatique médicale et paramédicale ambulatoire, sur les "possibilités techniques existantes". Il assure en outre que la plateforme s'est montrée "volontaire et partant[e] pour y travailler" avec des "propositions [qui] allaient dans le sens des annonces du gouvernement, notamment sur la possibilité de passer par une empreinte bancaire". Le ministère précise que ce dispositif ne sera pas automatique, mais qu'une "liberté totale sera donnée aux praticiens médicaux de l'appliquer ou pas".

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

undefined