Berthe Morisot (1841-1895), un atelier à soi

Figure majeure de l 'impressionnisme, Berthe Morisot reste moins connue que ses amis  Claude Monet, Edgar Degas ou Auguste Renoir, pourtant elle est l'une des peintres les plus novatrices du groupe. Portrait radiographique de cette peintre pleinement dans son temps, à la recherche d'une peinture qui rompt avec les codes de l'académisme.

La peinture, une vocation pour Berthe Morisot

Le nom de Berthe Morisot est longtemps resté associé d’abord aux portraits qu’ Edouard Manet a fait d’elle, plus de dix toiles qui laissent deviner à travers le regard et les poses – placement du buste, éventail, chapeau, bouquet de violettes – la complicité du peintre et de son modèle.

Si Edouard Manet ne représente jamais Berthe Morisot en train de peindre, le premier lien entre eux est d’abord la peinture. Ils se rencontrent au Louvre, par l’intermédiaire de Fantin-Latour, où la jeune fille, comme il est d’usage, parfait son art en copiant les grandes œuvres du passé.

Alors que les Beaux-Arts sont fermés aux femmes, et le resteront jusqu’en 1897, et que fille de haut fonctionnaire, Berthe grandit dans un milieu passionné par les arts mais où la peinture ne saurait être plus qu’un passe-temps, elle s’affranchit des codes de son milieu et de son époque. Persistant dans sa vocation, Berthe Morisot devient une figure essentielle des avant-gardes parisiennes et le reste jusqu’à sa mort en 1895.

Avant-garde et novatrice

Habitée par la passion du plein air, qui la conduit à travailler avec Corot, elle est de  l’aventure des impressionnistes dès le début. "Saisir quelque chose de ce qui passe", telle est sa devise. Elle est la seule femme à participer à toutes les expositions du groupe, les peintres  Mary Cassatt et Eva Gonzales n’y exposant que ponctuellement.

Saluée par les critiques, remarquée par le marchand d'art Durand-Ruel qui lui achète des toiles, Morisot s’impose comme  une personnalité novatrice. Longtemps rétive au mariage, Berthe épouse finalement Eugène Manet, frère d’Edouard, dont elle aura une fille, Julie, qu’elle n’aura de cesse de peindre.

Ses amis les plus proches seront, jusqu’à la fin, après la mort des deux Manet, Degas, Renoir, Monet et tout particulièrement  Mallarmé, hôte régulier de son atelier-salon. Berthe Morisot meurt brutalement en 1895, à 54 ans, d’une pneumonie sans doute contractée en soignant Julie de la grippe.

Textes lus

Lectures et commentaires par Bertrand Marchal

• Extraits de lettres de Berthe Morisot à sa sœur Emma Pontillon
• Extraits de lettres de Stéphane Mallarmé à Berthe Morisot

À écouter : Les Odyssées des musées d'Orsay et de l'Orangerie

Archives et extraits diffusés

Archives Ina

• Philippe Sollers, Julie Manet.

Film

• Extraits de Berthe Morisot (2012) de Caroline Champetier

Générique

Un documentaire de Laetitia Le Guay, réalisé par Nathalie Salles. Prise de son, Frédéric Cayrou. Mixage, Cédric Chatelus. Documentalistes Ina, Christelle Rousseau et Clary Monaque. Avec la collaboration d'Annelise Signoret, documentaliste à la Bibliothèque de Radio France. Nouvelle page web, Sylvia Favre-Steyaert.

À écouter, une série d'autres biographies de peintres impresionnistes : Vies d'Impressionnistes

Pour aller plus loin

• La grande histoire de l'impressionnisme : De la création du terme par la critique aux tendances artistiques que le mouvement a inspirées, voyage dans l'aventure lumineuse de l'impressionnisme en peinture, en bonne compagnie de ses maîtres : Claude Monet, Berthe Morisot, Gustave Caillebotte… une série de podcasts en 15 épisodes (France Culture et France Inter)
• Gallica offre en ligne quelques-unes des rares gravures de Berthe Morisot, plusieurs articles de revue ainsi qu’une monographie écrite par Fourreau.
• Premières femmes artistes : Berthe Morisot 1841- 1895 / Mary Cassatt 1844-1926, une conférence de Franck Senaud à écouter et à voir sur le site de l’association Préfigurations.