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Le Tadjikistan, ce vivier de combattants fanatisés pour les filiales de Daech

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Vidéo GEO : Les guerres de l'eau en Asie centrale s'intensifient

Iran, Turquie, Russie... Les attaques d'ISIS-K, la branche de l’État islamique en Asie Centrale, ont touché de nombreux pays en quelques mois. Mais la nationalité de nombreux assaillants est à souligner : des tadjiks, également impliqués lors de la fondation de Daech au Levant.

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État islamique au Khorassan, ou ISIS-K : cette branche méconnue de l’État islamique s'est retrouvée sous le feu des projecteurs plusieurs fois en 2024, après des attentats à Kerman, en Iran, et au Crocus City Hall, à Moscou, tuant chaque fois plusieurs dizaines de civils. Cette branche de Daech, basée en Asie Centrale, est en conflit avec toute la région, tout comme d'autres États du monde entier.

Mais selon le New York Times, la moitié des combattants d'ISIS-K ne sont pas issus d'Afghanistan ou du Pakistan ; pas plus que de l'Iran où le groupe a conduit un attentat meurtrier en janvier. Les terroristes qui ont abattu 145 Russes à Moscou le 22 mars 2024 étaient issus d'un autre pays d'Asie Centrale, le Tadjikistan. Ce pays dirigé d'une main de fer depuis 1994 par Emomali Rahmon, le "Fondateur de la paix et de l'unité nationale, leader de la nation", selon son titre, est désormais l'un des réservoirs les plus importants de combattant fanatisés.

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EN IMAGES
Tadjikistan : sur l’ancienne route de la soie

Des migrants pauvres recrutés

Coincé entre l'Ouzbékistan, la Chine, l'Afghanistan et le Kirghizistan, le Tadjikistan compte 10,2 millions d'habitants, et présente un PIB par habitant de moins de 5 000 dollars en 2022 selon la Banque Mondiale, contre 40 800 pour la France. Une part écrasante de la population s'est installée à l'étranger, notamment en Russie, pour chercher du travail. 1,28 million de Tadjiks étaient ainsi présents en 2023 en Russie selon les statistiques officielles. Ils y sont confrontés à une situation difficile : de faibles salaires, des conditions de travail souvent illégales... Un terrain de recrutement parfait pour les groupes islamistes les contactant souvent en ligne, d'autant que plusieurs Tadjiks emprisonnés en Russie ont été envoyés de force combattre en Ukraine avec d'autres migrants d'Asie Centrale, selon la BBC.

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Comme le résume le New York Times, en l'espace d'un an, des ressortissants tadjiks ont non seulement conduit des attentats en Russie, en Turquie et en Iran, mais s'en sont aussi pris aux pays occidentaux, dans des tentatives d'attentats déjouées.

Ces Tadjiks sont liés à ISIS-K, un groupe qui cible des ennemis plus proches que l'Occident, comme la Russie de Poutine, soutien de Bachar el-Assad et responsable de l'écrasement des indépendantistes tchétchènes. Lors de l'attaque à Kerman, en Iran, le 3 janvier 2024, au cours d'une cérémonie de commémoration des 4 ans de la mort du commandant Qassemn Soleimani, Isis-K a visé des musulmans perçus comme infidèles car chiites. La branche de Daech est même en guerre contre le régime taliban.

Un réservoir à soldats pour Daech et les groupes islamistes

Avant l'ascension d'Isis-K, de nombreux Tadjiks ont participé à la fondation d'un État par Daech au Levant, le ministre de la guerre du groupe Gulmurod Khalimov étant lui-même un ancien militaire Tadjik. 1900 combattants de Daech en Irak et Syrie auraient ainsi été des Tadjiks, selon le Comité d’État à la sécurité nationale tadjik, cité par Novastan. Des années après la chute du proto-Etat, sa branche d'Asie Centrale est devenue l'une des plus actives, avec un fort recrutement en ligne.

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Les conséquences des attaques terroristes perpétrées par Isis-K sont déjà visibles. Depuis l'attentat du Crocus City Hall, les attaques en Russie contre ces migrants tadjiks se multiplient. Si l'ampleur des déportations est encore complexe à estimer, Radio Free Europe a pu interviewer de nombreux Tadjiks ne pouvant désormais plus rentrer en Russie ou étant expulsés du pays. Cet exode pénalise le Tadjikistan, qui compte sur ses travailleurs à l'étranger dont les revenus sont vitaux pour leur famille restée au pays, mais pose également problème à Moscou, qui recherche depuis des années de nouvelles sources de main-d’œuvre pour compenser sa baisse des naissances, ses morts en Ukraine et la fuite de ses citoyens à l'étranger.

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