Malgré les désaccords, l’Allemagne et le Royaume-Uni renforcent leur collaboration militaire

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Face à la guerre en Ukraine et aux menaces croissantes que la Russie fait peser sur l'architecture européenne de sécurité, les Etats membres sont à la manœuvre pour relancer et consolider leur industrie de défense. [EPA-EFE/ANNEGRET HILSE / POOL]

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Rishi Sunak ont annoncé mercredi (24 avril) qu’ils allaient travailler ensemble au développement d’un nouveau système d’artillerie, soulignant l’urgence d’une collaboration étroite en matière de sécurité européenne malgré le Brexit.

Face à la guerre en Ukraine et aux menaces croissantes que la Russie fait peser sur l’architecture européenne de sécurité, les Etats membres sont à la manœuvre pour relancer et consolider leur industrie de défense.

La Grande-Bretagne y a longtemps joué un rôle essentiel, en tant que puissance nucléaire et le pays d’Europe qui dépense le plus sur le plan militaire en chiffres absolus. Mais la coopération de l’UE avec le Royaume-Uni en matière de défense a été mise à mal par la sortie du pays de l’UE en 2020 et l’absence d’accord sur la question.

Rishi Sunak et Olaf Scholz ont annoncé mercredi un certain nombre de mesures visant à renforcer la collaboration en matière de sécurité. Ils ont en outre souligné la nécessité d’intégrer étroitement la Grande-Bretagne dans les efforts européens, et de passer outre les récents accrocs survenus dans les relations bilatérales.

« Nous nous sommes engagés à établir un nouveau cadre pour notre coopération en matière de défense et à étendre immédiatement notre coopération industrielle », a déclaré Rishi Sunak à la presse mercredi.

Les dirigeants ont notamment convenu de lancer un programme commun visant à développer de nouveaux systèmes d’artillerie, comme le gouvernement britannique l’avait annoncé la veille.

Un nouveau groupe de travail élaborera un « cadre structuré » pour coordonner les activités de défense des pays, qui devrait être présenté d’ici l’été.

« En Europe, nous devons renforcer le pilier européen de l’OTAN, en particulier lorsqu’il s’agit de disposer d’un pouvoir de dissuasion suffisant », a déclaré M. Scholz. « Nous devons […] approfondir la collaboration entre nos pays ».

Avant son voyage à Berlin, M. Sunak a rencontré mardi Donald Tusk, le Premier ministre polonais, autre acteur majeur de la sécurité européenne.

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« Le fait que les Britanniques continuent de coopérer intensément avec nous malgré le Brexit est un signal fort pour le continent », a déclaré à Euractiv Alexander Müller, député en charge des questions de défense du parti libéral-démocrate allemand FDP, membre de la coalition gouvernementale de M. Scholz.

Les relations entre les deux pays ont été mises à mal en février lorsque M. Scholz a justifié le refus de l’Allemagne de livrer des missiles à longue portée à l’Ukraine, contrairement à la Grande-Bretagne, en laissant entendre que le Royaume-Uni déployait secrètement des soldats sur les lignes de front.

La Grande-Bretagne s’est également opposée à l’Allemagne au sujet de la vente à l’Arabie saoudite d’avions de combat Eurofighter développés conjointement, que Berlin avait initialement refusé d’approuver en raison de l’implication du royaume dans la guerre civile au Yémen.

Toutefois, le gouvernement allemand a indiqué en début d’année qu’il était prêt à changer d’avis.

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