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Des microbes capables de résister à des conditions extrêmes vivent cachés sous le sol du désert d'Atacama

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Vidéo GEO : Quand et comment visiter le désert d'Atacama ?

Sous la surface du désert d'Atacama au Chili, à plus de quatre mètres de profondeur, des scientifiques ont identifié une communauté de microbes extrêmophiles, c'est-à-dire adaptés à des conditions de vie mortelles pour la plupart des êtres vivants (Live Science).

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Ici, dans la vallée de Yungay, région "hyperaride" du désert d'Atacama – lui-même considéré comme le désert chaud le plus aride du monde – au Chili, il faut parfois attendre plusieurs années pour voir tomber ne serait-ce qu'une goutte de pluie. Quel meilleur endroit au monde pour chercher non pas de l'or, mais des microbes extrêmophiles, ces formes de vie qui prospèrent dans des conditions extrêmes ?

Alors qu'une précédente étude avait déjà identifié une vie microbienne à quelque 80 centimètres sous la surface désertique, de nouveaux travaux publiés dans la revue PNAS Nexus (23 avril 2024) révèlent cette fois l'existence d'une biosphère cachée entre deux mètres et plus de quatre mètres de profondeur, et entièrement isolée de la surface (Live Science).

Cette communauté est dominée par des bactéries du groupe Actinobacteria, ont découvert les scientifiques en prélevant des échantillons de sol puis en extrayant les fragments d'ADN présents avant de séparer le matériel génétique intracellulaire (contenu dans les cellules vivantes) de l'ADN extracellulaire ou "flottant". D'autres représentants de ce groupe bactérien se retrouvent notamment dans le froid de l'Arctique, la chaleur des sources hydrothermales ou les mers salées.

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Une colonisation microbienne vieille de 19 000 ans ?

Ça s'en va, et ça revient… Dans le désert d'Atacama, les bactéries sont abondantes dans les 80 premiers centimètres du sol, mais pratiquement absentes entre 80 cm et deux mètres de profondeur, où la salinité dépasse même la limite pour les microbes "halophiles" (tolérants aux conditions très salées). Comment, alors, expliquer la réapparition de la vie à plus de deux mètres sous la surface ?

Les auteurs notent que cette "zone de transition" coïncide avec le passage de sols riches en argile, connus sous le nom de "sédiments évaporitiques" (ou playa), à d'anciens dépôts fluviaux. L'équipe suggère que les actinobactéries ont colonisé ces derniers il y a environ 19 000 ans, et se sont enfouies sous les sédiments de playa pendant des milliers d'années.

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Autre possibilité : les microbes survivraient en profondeur en extrayant l'eau du gypse, une roche anciennement formée par exposition d'un minéral anhydre (sec) à l'eau. Cette réaction étant réversible à haute température, cela pourrait en effet libérer le précieux liquide dans les sols de l'Atacama, proposent les auteurs.

Recherche de la vie sur Mars

"Cette nouvelle étude pourrait contribuer à la recherche de la vie sur la planète rouge, car Mars possède également des dépôts de gypse, qui pourraient potentiellement servir de source d'eau pour la vie extraterrestre", souligne Live Science.

Il y a quelques mois, c'est également dans le désert d'Atacama, mais cette fois au niveau des hauts plateaux (Puna de Atacama), qu'avait été découvert un spectaculaire "monde perdu" de lagunes cristallines peuplées de bactéries. Le site en question était situé sur une concession où avait été autorisée l'extraction du lithium. "Tout cet écosystème unique pourrait disparaître en quelques années", s'inquiétait l'un des chercheurs.

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Lucas Horstmann, GFZ-Potsdam