Accéder au contenu principal

Allemagne: un ex-officier avoue lors de son procès avoir espionné pour la Russie

Un ancien officier de l'armée allemande a reconnu ce lundi avoir espionné au profit de la Russie, expliquant son acte par sa volonté d'éviter une escalade nucléaire dans la guerre en Ukraine, au premier jour de son procès.

Des soldats de la Bundeswehr lors d'une cérémonie à Munich le 14 septembre 2023 (image d'illustration).
Des soldats de la Bundeswehr lors d'une cérémonie à Munich le 14 septembre 2023 (image d'illustration). AP - Matthias Schrader
Publicité

Les cas d'espionnage se multiplient en Allemagne. La semaine dernière, un assistant parlementaire de la tête de liste du parti d'extrême-droite AfD était arrêté et accusé d'avoir travaillé pour la Chine. Plusieurs affaires concernent la Russie et n'épargnent pas les services de sécurité allemands. Un officier de réserve de la Bundeswehr a été condamné il y a un an et demi pour espionnage au profit de Moscou. Un agent secret est actuellement jugé pour espionnage au profit de la Russie. Et depuis ce matin, c'est un officier de l'armée allemande qui est jugé à Düsseldorf.

À lire aussiNouvelle affaire d'espionnage au profit de la Chine en Allemagne: le Parlement européen dans la tourmente

Informations transmises au consulat russe de Bonn

Thomas H., 54 ans, a reconnu devant le tribunal de Düsseldorf avoir transmis des informations au consulat russe à Bonn. « C'était mal, je l'assume », a-t-il dit devant le juge. L'homme travaillait alors avec le grade de capitaine dans le principal service d'informatique et de logistique de la Bundeswehr, chargé notamment de la gestion des équipements militaires. Ce département, qui compte environ 12 000 employés, a vu son travail considérablement augmenter depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, l'Allemagne étant devenue le deuxième fournisseur d'aide militaire à Kiev, derrière les États-Unis.

Arrêté en août 2023 dans la ville de Coblence, le suspect « a approché le consulat général russe à Bonn et l'ambassade russe à Berlin et a offert sa coopération », selon l'acte d'accusation du parquet lu au début de l'audience. Il aurait photographié, outre plusieurs fichiers informatiques sauvegardés, d'anciens documents sur l'utilisation des munitions et de la technique aéronautique. L'homme a ensuite déposé ces documents dans une boîte aux lettres du consulat à Bonn, en plus de ses coordonnées et aurait proposé d'en procurer d'autres. Faute de réponse, il aurait alors pris d'autres contacts.

Contacts avec l'extrême droite

L'accusé a reconnu avoir proposé ses services en tant qu'espion, mais contesté avoir donné un CD avec des données techniques sensibles, comme le lui reproche le parquet. Il n'y avait « rien de grave » dans les informations transmises, a-t-il dit, soulignant avoir essentiellement voulu prouver son statut de soldat de la Bundeswehr.

À lire aussiAllemagne: deux espions russes présumés arrêtés, Berlin pointe le «régime criminel de Poutine»

L'ancien officier, qui a aussi pris contact à la même époque avec le parti d'extrême droite AfD auquel il a demandé d'adhérer, a expliqué son acte par sa crainte d'une escalade nucléaire dans la guerre contre l'Ukraine. En Allemagne, tant l'extrême droite que l'extrême gauche dénoncent les livraisons par ce pays d'armements lourds à Kiev pour se défendre contre les Russes. L'accusé a dit avoir avant tout voulu protéger sa famille.

Thomas H., qui s'est clairement distancié de ses actes, assure en outre avoir souffert à l'époque de problèmes de concentration et de sommeil. Il les a liés à des années de surcharge de travail et à ce qu'il affirme être des effets secondaires des vaccins contre le Covid-19.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.