PHOTOS - Le tableau "L'Origine du monde" de Gustave Courbet tagué au Centre Pompidou-Metz

Le célèbre tableau "L'Origine du Monde" a été pris pour cible ce lundi au Centre Pompidou-Metz, peu avant 14 heures. Les mots "Me too" ont été inscrits à la peinture rouge sur la vitre qui protège le tableau de Gustave Courbet. Cinq œuvres en tout ont été ciblées. Deux jeunes femmes ont été interpellées pour ces faits, indique le Parquet de Metz.

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Ce lundi peu avant 20 heures, l'artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis a revendiqué le geste en publiant des vidéos sur ses réseaux sociaux.

Deux femmes arrêtées, une broderie volée

Deux jeunes femmes ont été interpellées au moment des faits : respectivement âgées de 31 et de 37 ans. Le parquet de Metz indique qu'elles n'ont pas d'antécédents judiciaires et ne sont pas originaires de Moselle. Elles sont en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour dégradation de biens culturels en réunion.

Une troisième personne ayant pris la fuite était toujours recherchée ce lundi soir. Elle est soupçonnée d'avoir volé une broderie de l'artiste Annette Messager. Il s'agit de l'artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, qui s'est faite filmer volontairement au centre Pompidou Metz.

Le geste revendiqué par Deborah de Robertis

La vidéo, publiée peu avant 20 heures sur son compte Twitter et Instagram, a été supprimée quelques minutes plus tard : on y voit la jeune femme s'emparer d'une œuvre au mur pour le mettre dans son sac. On entend sur la vidéo des voix scandant " Me too ! Me too ! ".

Sur son compte Instagram, l'artiste écrit : « J'ai organisé une performance au centre Pompidou Metz. Je me suis réapproprié la pièce d'Annette Messsager dont le propriétaire est Bernard Marcadé, le curateur de l'exposition. Pour l'occasion, j'ai détourné son message initial "On ne sépare pas la femme de l'artiste". Je considère que cette œuvre est la mienne, il me la doit. »

Deborah de Robertis est connue pour des actions chocs, comme montrer son sexe en 2017 devant la Joconde au musée du Louvre, ou l'année suivante au sanctuaire de Lourdes. Une de ses œuvres est justement exposée en ce moment au centre Pompidou Metz : une photographie de l'artiste posant nue, sous la fameuse œuvre de Courbet.

Les œuvres examinées

Le Centre Pompidou-Metz détaille dans un communiqué que quelques personnes « ont fait diversion auprès du personnel de médiation et de sécurité, permettant aux autres membres du groupe de taguer les œuvres. » Celles-ci sont actuellement examinées, ajoute le musée.

« Avec tout le respect que nous portons aux mouvements féministes, nous sommes choqués de voir vandaliser des œuvres d'artistes, notamment d'artistes féministes, au cœur des combats de l'histoire de l'art », a déclaré Chiara Parisi, directrice du musée, citée dans le même communiqué.

Dans un communiqué, le maire de Metz, François Grosdidier, a dénoncé un « acte criminel contre une œuvre majeure de notre patrimoine (...). Je condamne avec la plus grande vigueur ce nouvel attentat contre la culture, produit cette fois par des fanatiques féministes » écrit-il.

La ministre de la culture Rachida Dati a apporté son soutien à l'équipe du musée sur son compte Twitter.

Réouverture espérée mercredi

La galerie du centre Pompidou Metz est fermée ce lundi après-midi, veille de fermeture hebdomadaire du musée. La direction espère rouvrir ses portes au public mercredi.

Le tableau "L'origine du monde" a été prêté par le musée d'Orsay de Paris au musée messin dans le cadre de l'exposition "Lacan".