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Elections en Catalogne : les indépendantistes perdent leur majorité

Les socialistes de Pedro Sánchez sont arrivés en tête avec 42 sièges, mais loin des 68 nécessaires pour atteindre la majorité absolue au Parlement régional.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 12 mai 2024 à 22h30, modifié le 13 mai 2024 à 01h02

Temps de Lecture 3 min.

Le candidat du Parti socialiste de Catalogne, Salvador Illa, salut ses partisans, à Barcelone, le 12 mai 2024.

Les partis indépendantistes, qui dirigent la Catalogne depuis une décennie, ont perdu, dimanche 12 mai, leur majorité au Parlement régional, selon les résultats quasi définitifs des élections régionales remportées par les socialistes du premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, six ans et demi après la tentative de sécession de 2017. Saluant sur la plate-forme X un résultat « historique », M. Sánchez a estimé qu’une « nouvelle étape [s’ouvrait] en Catalogne ».

Les trois formations indépendantistes disposant jusqu’ici de la majorité des sièges n’en ont obtenu que 59 alors que la majorité absolue est fixée à 68. Lors du précédent scrutin régional en février 2021, ces trois formations avaient obtenu au total 74 sièges, permettant au bloc indépendantiste de continuer à diriger la région.

Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt en Espagne, Carles Puigdemont a fait campagne depuis le sud de la France et jouait gros lors de ce scrutin. Il a en effet assuré qu’il se retirerait de la politique locale s’il échouait à retrouver le siège de président régional qu’il occupait en 2017.

Dans le détail, son parti, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), a gagné du terrain en obtenant 35 sièges (+ 3). L’autre grand parti séparatiste, ERC (Gauche républicaine de Catalogne) de l’actuel président régional Pere Aragonès, a lui perdu beaucoup de terrain et obtient 20 sièges (− 13) tandis que l’autre parti indépendantiste d’extrême gauche CUP a obtenu 4 sièges. Même en comptant les deux sièges d’Alliance catalane, une nouvelle formation séparatiste d’extrême droite avec qui Junts, ERC et la CUP ont assuré refuser de s’allier, les indépendantistes restent loin de la majorité absolue.

« La candidature que j’ai menée a obtenu un bon résultat, nous sommes la seule force indépendantiste à augmenter en voix et en sièges, et nous assumons la responsabilité que cela implique », a déclaré M. Puigdemont. « Mais cela ne suffit pas à compenser les pertes des autres partis indépendantistes », a-t-il admis.

Une alliance nécessaire à trouver pour les socialistes

Arrivés nettement en tête, les socialistes de Pedro Sánchez ont obtenu pour leur part 42 sièges (contre 33 en 2021), mais le candidat Salvador Illa, ancien ministre de la santé durant la pandémie de Covid 19, devra trouver des partenaires pour articuler une majorité. En 2021, il avait déjà remporté ces élections mais n’avait pas pu être investi président régional, dans un parlement majoritairement indépendantiste.

L’hypothèse la plus crédible, selon les analystes, serait une alliance avec la gauche radicale, avec qui M. Sánchez gouverne l’Espagne, mais aussi avec ERC, le parti le plus modéré chez les indépendantistes, qui choisirait ainsi de mettre fin à l’unité du bloc. Ces trois partis détiennent ensemble tout juste la majorité absolue avec 68 sièges.

Pedro Sánchez avait fait de ce scrutin un enjeu central de son mandat, espérant montrer que la Catalogne avait tourné le dos à ses velléités séparatistes. « La Catalogne a décidé d’ouvrir une nouvelle ère », a déclaré M. Illa au siège du parti devant ses partisans. « Les électeurs catalans ont décidé que le Parti socialiste dirigerait cette nouvelle ère et j’ai l’intention de devenir le prochain président de la Catalogne », a-t-il ajouté.

Peuplée de huit millions d’habitants, cette riche région du nord-est de l’Espagne, qui est l’un des moteurs économiques et industriels du pays, avait tenté de faire sécession en 2017, lorsque Carles Puigdemont était à la tête de la région. Cette crise avait été l’une des pires vécues par l’Espagne depuis le retour du pays à la démocratie après la fin de la dictature franquiste en 1975.

Percée des conservateurs du Parti populaire

Déterminé à « refermer les blessures » ouvertes par cette crise politique, M. Sánchez a gracié en 2021 les dirigeants indépendantistes condamnés à la prison et a accepté l’an dernier de faire adopter une loi d’amnistie pour tous les séparatistes poursuivis par la justice, en échange du soutien de leurs partis à sa reconduction pour un nouveau mandat de quatre ans.

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Cette amnistie doit être votée définitivement par les députés dans les prochaines semaines et permettre le retour en Catalogne de Carles Puigdemont, chef de file de la tentative de sécession qui a fui la région en 2017 pour s’installer en Belgique afin d’échapper aux poursuites judiciaires. Mesure très controversée, elle a fait descendre dans la rue l’opposition de droite et d’extrême droite qui accuse le premier ministre, soutenu au Parlement espagnol par Junts et ERC, d’être devenu leur « otage » dans le simple but de se maintenir au pouvoir.

Ce scrutin a été marqué par ailleurs par une percée des conservateurs du Parti populaire (PP), qui ont obtenu 15 sièges contre 3 en 2021 tandis que le parti d’extrême droite Vox s’est maintenu avec 11 sièges.

Le Monde avec AP et AFP

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