L’appel à l’aide humanitaire de l’Onu pour secourir le Soudan en proie à une guerre civile et qui s’enfonce dans la crise est « catastrophiquement sous financé », à hauteur de seulement 12 %, a dénoncé l’Onu ce vendredi.
L’Onu et les autres partenaires humanitaires ont besoin de 2,7 milliards de dollars cette année, pour venir en aide notamment à quelque 15 millions de personnes qui ont urgemment besoin d’aide au Soudan, a expliqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’Onu (Ocha) à Genève.
« La famine se rapproche. Les maladies se rapprochent. Les combats se rapprochent des civils, en particulier au Darfour », a déclaré Laerke, lors du point de presse régulier de l’Onu à Genève, ce vendredi, rappelant que globalement 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d’assistance.
« Il ne s’agit pas simplement d’un appel sous financé, c’est un appel catastrophiquement sous financé », a-t-il souligné.
« Sans l’arrivée rapide de ressources supplémentaires, les organisations humanitaires ne seront pas en mesure d’intensifier leurs efforts à temps pour conjurer la famine et prévenir davantage de privations », a-t-il mis en garde.
Le Soudan est en proie depuis un an à une guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un carnage imminent à el-Facher, dernière grande ville du Darfour à ne pas être aux mains des FSR et qui était jusqu’alors relativement épargnée.
Dans un entretien téléphonique ce mardi avec les deux généraux en guerre, le Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Volker Türk, « les a exhortés tous deux à agir immédiatement – et publiquement - pour désamorcer la situation », a indiqué sa porte-parole Ravina Shamdasani, lors du point de presse.
Le Haut-Commissaire, qui a appelé les deux hommes séparément, tentait depuis le mois d’août de l’année dernière de leur parler directement, a précisé Shamdasani.
Il a fait « état de sa profonde détresse » auprès d’eux et demandé le respect du droit international ainsi qu’un cessez-le-feu.