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Mort du président Ebrahim Raïssi en Iran : une minute de silence au Conseil de sécurité de l’ONU ; la Russie salue la mémoire d’un « véritable ami »

Le Hezbollah, soutenu par Téhéran, qualifie le président défunt de « grand frère, [d’]appui solide (…) et [de] protecteur des mouvements de résistance » contre Israël dans la région.

Le Monde

Publié le 20 mai 2024 à 11h05, modifié le 21 mai 2024 à 03h11

Temps de Lecture 4 min.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est mort dans un accident d’hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran, a annoncé lundi 20 mai le gouvernement iranien, acteur majeur du Moyen-Orient. L’hélicoptère du président a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région de l’Iran escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard.

A l’annonce de la disparition de l’hélicoptère, qui transportait également le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, des pays avaient exprimé leur inquiétude et proposé leur aide pour participer aux opérations de sauvetage, comme la Russie, l’Irak, le Qatar, l’Arabie saoudite ou l’Union européenne (UE), laquelle avait « activé son service de cartographie ».

Depuis l’annonce officielle de la mort d’Ebrahim Raïssi et de huit autres personnes qui se trouvaient à bord, condoléances et hommages se multiplient. Des milliers de personnes en deuil se sont rassemblées place Valiasr, dans le centre de Téhéran, pour rendre hommage à Ebrahim Raïssi et à Hossein Amir Abdollahian.

A New York, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont observé une minute de silence. Le Conseil « présente ses condoléances et [exprime] sa sympathie à leurs familles et au peuple de la République islamique d’Iran », a déclaré l’ambassadeur du Mozambique, Pedro Comissario Afonso, président en exercice, avant que tous les représentants se lèvent, y compris l’ambassadeur adjoint des Etats-Unis, Robert Wood.

Les Etats-Unis réaffirment leur soutien au peuple iranien

« Je ne vois pas de conséquences plus larges pour la sécurité régionale », a déclaré à la presse le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, avant la diffusion d’un communiqué du département d’Etat présentant les condoléances des Etats-Unis. « Alors que l’Iran se choisit un nouveau président, nous réaffirmons notre soutien au peuple iranien et à sa lutte pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales », ajoute-t-il.

Le président russe, Vladimir Poutine, a salué un « politicien remarquable » et un « véritable ami » de la Russie « [ayant] apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations (…) entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique », dans un communiqué.

Le président chinois, Xi Jinping, a qualifié la mort du président Ebrahim Raïssi de « tragique » et de « grande perte pour le peuple iranien », selon le ministère des affaires étrangères chinois. « Le peuple chinois [a] perdu un bon ami », a déclaré le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, lors d’une conférence de presse.

« Protecteur des mouvements de résistance »

Le Hezbollah, soutenu par Téhéran, a qualifié Ebrahim Raïssi de « protecteur des mouvements de résistance » contre Israël dans la région. « Le président martyr était pour nous un grand frère, un appui solide », a affirmé le mouvement armé chiite qui combat Israël depuis le sud du Liban. Il a également rendu hommage au chef de la diplomatie iranienne mort dans l’accident, Hossein Amir Abdollahian.

Même hommage pour le Hamas qui a présenté ses « condoléances » au peuple iranien et salué un « soutien à la résistance palestinienne et les efforts incessants de solidarité ». L’Iran avait qualifié de « fière opération » accompagnée de « victoires spectaculaires » l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre en cours à Gaza. Hossein Amir Abdollahian avait multiplié les déplacements dans la région, notamment au Liban, qui a proclamé un deuil officiel de trois jours, et en Syrie.

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Au Yémen, les rebelles houthistes, soutenus par Téhéran, déplorent « une perte non seulement pour l’Iran mais aussi pour l’ensemble du monde islamique, pour la Palestine et pour Gaza ».

Le président syrien, Bachar Al-Assad, a présenté ses condoléances, proclamant sa « solidarité » avec Téhéran qui le soutient depuis le début de la guerre civile dans son pays. « Nous avons œuvré avec le président défunt pour que les relations stratégiques qui lient la Syrie et l’Iran demeurent toujours prospères », a-t-il ajouté.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Ebrahim Raïssi, un président iranien docile, fidèle au Guide suprême

La Turquie « partage la douleur du peuple iranien ami et frère »

Pour le Pakistan voisin, Islamabad a décrété « une journée de deuil et le drapeau sera en berne » en « solidarité avec l’Iran », pays « frère », a écrit le premier ministre, Shehbaz Sharif, sur X. « L’immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel », a-t-il ajouté, alors que le pays avait accueilli en grande pompe le dirigeant iranien à la fin d’avril.

Le premier ministre afghan, Mohammad Hassan Akhund, a présenté ses condoléances au nom de ses concitoyens, qui sont, selon lui, « profondément attristés » et partagent « la peine de la République islamique d’Iran et de son peuple ». L’Iran est l’un des rares pays à avoir maintenu une représentation diplomatique à Kaboul après le retour au pouvoir des talibans, en août 2021, et l’instauration de l’émirat islamique d’Afghanistan.

De son côté, le premier ministre indien, Narendra Modi, s’est déclaré « profondément attristé et choqué par la disparition tragique » d’Ebrahim Raïssi, alors que les deux pays entretiennent des relations étroites : la République islamique ayant été le principal fournisseur de pétrole de l’Inde, jusqu’à ce que les sanctions américaines réduisent les échanges.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a décrété un jour de deuil national. La Turquie « partage la douleur du peuple iranien, ami et frère », a par ailleurs déclaré le ministre des affaires étrangères turc Hakan Fidan. Quant à l’Irak, son premier ministre, Mohammed Chia Al-Soudani, a présenté sa « sympathie au guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, ainsi qu’à la nation iranienne (…) et [sa] solidarité (…) dans cette douloureuse tragédie ». Le Hachd Al-Chaabi, coalition de groupes armés irakiens pro-Iran, a souligné que le président Raïssi « avait toujours déclaré que l’Irak et l’Iran formaient un seul peuple qui ne peut être séparé ».

Dans un message de condoléances, le numéro un nord-coréen, Kim Jong-un, a déclaré que la mort de M. Raïssi constituait « une grande perte pour le peuple iranien fraternel et les peuples du monde qui aspirent à l’indépendance et à la justice », a rapporté l’agence d’Etat KCNA.

Sobrement, Charles Michel, président du Conseil européen, « exprime ses sincères condoléances pour le décès du président Raïssi et du ministre des affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d’autres membres de leur délégation et de leur équipage, dans un accident d’hélicoptère. Nos pensées vont aux familles ».

Sur le même ton, le Quai d’Orsay « présente ses condoléances à la République islamique d’Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi, du ministre des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, et des personnes qui les accompagnaient. Elle adresse également ses pensées aux familles des victimes de cet accident. »

Le Monde

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