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Les approximations économiques de François Hollande

Le chef de l'Etat a répondu à Jean-Jacques Bourdin et à ses auditeurs. Mais il a commis pendant l'heure d'antenne plusieurs erreurs ou approximations économiques.

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Publié le 06 mai 2014 à 10h59, modifié le 15 mai 2014 à 09h14

Temps de Lecture 2 min.

Le chef de l'Etat a répondu, deux ans jour pour jour après son élection, au journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin et à ses auditeurs. Il a commis pendant l'heure d'antenne plusieurs erreurs ou approximations économiques.

Le chef de l'Etat a répondu, deux ans jour pour jour après son élection, au journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin et à ses auditeurs. Il a commis pendant l'heure d'antenne plusieurs erreurs ou approximations économiques.

Non, la croissance n'a pas été totalement nulle sous Sarkozy

La croissance a été nulle entre 2008 et 2012, a affirmé M. Hollande. Dans le détail, la croissance a en réalité marqué une baisse de 0,1 % en 2008, une baisse de 3,1 % en 2009, une hausse de 1,7 % en 2010, une nouvelle hausse de 2 % en 2011 et une stagnation en 2012. Il y a donc eu des années de croissance et des années de déficit, mais pas 0 % par an chaque année durant quatre ans.

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Autre manière de questionner ce que dit M. Hollande, l'évolution du produit intérieur brut (PIB) en volume : de 1 799 milliards d'euros en 2008, il est passé à 1 808 en 2012. Soit un accroissement de 0,5 % sur la période. Peu, donc, mais pas rien.

Par ailleurs, le président de la République a intégré les prévisions de Bruxelles, qui diffère de Paris au sujet de la croissance : 1,5 % en 2015, contre 1,7 % pronostiqué par le gouvernement. Pour la Commission, les différentes mesures annoncées pour redresser la compétitivité des entreprises françaises ne vont faire que « ralentir le rythme de perte de parts de marché » à l'international, car elles ne ciblent pas assez les groupes exportateurs.

Non, le pays ne peut pas être en faillite

Tout comme une ville, un Etat ne peut pas faire faillite pour la simple raison qu'il ne peut fermer boutique et envoyer ses administrés ailleurs. Il ne peut pas déposer le bilan comme une entreprise. L'extrémité à laquelle le pays peut alors arriver est une forte hausse de la fiscalité pour renflouer les caisses et/ou un défaut sur sa dette.

Comme l'explique Bruno Moschetto, professeur de sciences économiques à l'université de Paris-I et à HEC, « nos gouvernants disposent de tous les moyens financiers et politiques, par le biais de la levée de l'impôt, pour faire face à nos échéances en euros ».

Lire ses explications : Non : la France n'est pas en faillite

Non, faiblesse des taux d'intérêt n'est pas maîtrise de la finance

Tout d'abord la faiblesse des taux de la France sur les marchés du crédit permet certes au pays de se financer à moindre coût. Mais cette situation n'est pas due à la bonne santé économique tricolore, mais plutôt à la comparaison favorable dont bénéficient nos emprunts par rapport aux emprunts italiens, espagnols... dont la situation est jugée « pire » par les investisseurs.

Par ailleurs, des taux d'intérêt bas ne signifient pas du tout que « la finance a été maîtrisée » : outre le fait que de nombreux économistes s'inquiètent au contraire des excès liés à un crédit abondant, la promesse du candidat François Hollande de réguler les marchés financiers et ses acteurs est loin d'avoir été tenue.

La taxe française sur le trading haute fréquence a été abandonnée sous pression du gouvernement, la taxe européenne sur les transactions financières a vu sa portée limitée à l'initiative de la France notamment, et la réforme bancaire européenne a reçu un accueil pour le moins mitigé dans l'Hexagone.

Quant à la loi française (loi de séparation et de régulation des activités bancaires du 26 juillet 2013), elle impose certes aux banques de filialiser certaines activités de marché risquées, mais le champ du cantonnement est très restreint. Au point que certaines banques pourraient décider de stopper ces activités plutôt que de créer une filiale.

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