Partager
Entreprise

Le rachat d'Alstom par General Electric remettrait-il en cause la sécurité nationale ?

C'est ce qu'affirme un spécialiste du renseignement en arguant que le groupe français fournit notamment les turbines des sous-marins nucléaires de la dissuasion.
1 réaction
Le porte-avion Charles de Gaulle en rade de Toulon lors de sa mise en service
Mis en service en mai 2011, le porte-avion Charles de Gaulle est depuis janvier 2013 dans son port d'attache de Toulon où il fait l'objet de travaux d'entretien.
Challenges

L'éventuel rachat de la branche énergie d'Alstom par l'américain General Electric pose le problème de la sécurité et de l'indépendance nationale, le groupe français fournissant notamment les turbines des sous-marins nucléaires de la dissuasion, estime un spécialiste du renseignement.

Dans une note publiée prochainement sur le site du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), son directeur Eric Denécé relève que les centrales nucléaires françaises, le porte-avions Charles de Gaulle et surtout les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), "fondement de notre dissuasion nucléaire et donc de notre indépendance nationale", sont équipés de turbines Alstom, produites par la branche énergie du groupe.

Les turbines, ajoute-t-il, "sont un élément essentiel de ces systèmes, puisqu'elles fournissent l'alimentation électrique à la propulsion et aux systèmes auxiliaires". Sur les sous-marins, elles entraînent les hélices, leur puissance mécanique conférant ainsi la vitesse nécessaire au bâtiment.

Dépendants des Etats-Unis

Pour cet expert, le rachat de la branche énergie d'Alstom conduirait "à l'abandon total d'une expertise capitale dont la France a par ailleurs payé le développement depuis de longues années, jusqu'à devenir l'un des leaders mondiaux du domaine". Surtout, assure Eric Denécé, cela reviendrait "à laisser partir entre des mains étrangères la capacité à concevoir, développer et produire nous mêmes ces pièces mécaniques essentielles, et donc à devenir dépendants des Etats-Unis en la matière".

Il rappelle que General Electric (GE), via sa filiale Thermodyn dont l'usine est implantée au Creusot, fournit déjà les turbines à vapeur des six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de type Rubis. GE/Thermodyn a également été sélectionné en 2007 par la direction des constructions navales (DCNS) pour fournir les turboalternateurs et les turbines de propulsion de la nouvelle série de six SNA du type Barracuda de la Marine nationale dont les livraisons sont prévues entre 2016 et 2027.

Interrogée par l'AFP, la commission de la Défense de l'Assemblée nationale assure que la France, depuis la création en 2000 du groupe européen d'aéronautique et de spatial civile et militaire EADS, "a une longue pratique de la préservation des chaines d'approvisionnement des composants nécessaires à la dissuasion". La commission cite les missiles balistiques M51, embarqués sur les SNLE français, qui sont développés par EADS Astrium Space Transportation.

"La France sait s'organiser juridiquement, financièrement et en termes de sécurité, insiste-t-on à la commission, de façon a ce que, indépendamment de la constitution de l'actionnariat, il y ait des parties d'activité qui restent françaises à cent pour cent".

(Avec AFP)

1 réaction 1 réaction

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications