Deux jours après l'éviction du directoire de la CNSM, le groupe norvégien Siem Industries a annoncé mercredi 14 mai qu'il renonçait à une éventuelle reprise de la compagnie maritime française en grande difficulté financière.
L'entreprise norvégienne a exprimé à plusieurs reprises dans le passé sa frustration de n'avoir obtenu aucune réponse à ses marques d'intérêt, ni de la part de Transdev, l'actionnaire majoritaire de la SNCM, ni de l'Etat français. « Il n'y a aucune clarté concernant ce que Transdev ou les actionnaires veulent faire de la compagnie », a déploré le directeur adjoint du conglomérat norvégien, Eystein Eriksrud.
Les Echos avait affirmé le mois dernier que Siem Industries était prêt à financer l'achat de sept nouveaux navires, quatre commandes fermes et trois options, pour remettre à flot la SNCM, mais l'entreprise norvégienne n'avait pas confirmé l'information.
LE PATRON POUSSÉ VERS LA SORTIE
Le groupe Siem était clairement en faveur du plan de redressement conduit depuis par le président du directoire, Marc Dufour. Or ce dernier a été désavoué lundi par les actionnaires, qui ne l'ont pas reconduit dans ses fonctions.
L'actionnaire principal, Transdev, a voté contre le directoire, et les trois représentants de l'Etat se sont abstenus, alors que, selon les syndicats, ils s'étaient engagés auprès de Siem à soutenir l'équipe en place. « C'est la révélation officielle du double langage de l'Etat », a commenté l'élu des officiers CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul.
L'AMENDE DE BRUXELLES PLOMBE LES COMPTES
Le nouveau directoire de la SNCM doit être élu par le conseil de surveillance le 28 mai. Redoutant un démantèlement de la compagnie, faute de repreneur, les syndicats entendent utiliser ce délai pour obtenir des éclaircissements et des engagements de la part de Transdev et du gouvernement.
La SNCM, qui emploie 2 600 salariés, est en déficit structurel et doit en outre rembourser une somme de 440 millions d'euros, correspondant à des aides publiques perçus indûment d'après l'Union européenne. Or Siem Industrie ne comptait pas supporter ce passif. Le secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, doit rencontrer vendredi à ce sujet Joaquin Almunia, le vice-président de la Commission européenne.
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