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Soigner ses dents en Hongrie, étudier au Danemark... L'Europe des « bons plans »

Prendre sa retraite au Portugal, protéger son argent en Belgique... La libre circulation permet aux citoyens européens de profiter des avantages comparatifs de chaque Etat membre.

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Publié le 21 mai 2014 à 13h22, modifié le 22 mai 2014 à 11h59

Temps de Lecture 5 min.

L'Europe si souvent décriée permet toutefois, grâce à la libre-circulation notamment, de profiter des avantages comparatifs de chacun des Etats membres. Passage en revue, non-exhaustif, de six « bons plans » européens.

  • S'offrir un sourire éclatant en Hongrie

La Hongrie est la première destination en Europe pour ceux qui veulent un sourire éclatant mais ont peu de moyens. Quelque 70 000 étrangers – Allemands, Autrichiens et, de plus en plus, Français – se font soigner chaque année les dents à Budapest ou dans les 280 cliniques spécialisées de l'ouest du pays. Le bon niveau professionnel des chirurgiens-dentistes hongrois, les salaires modérés du personnel médical et les lignes aériennes à tarifs réduits expliquent ce succès. Du transport à l'hébergement, en passant par les excursions touristiques, tout est organisé pour satisfaire les patients en un temps record : deux jours pour un implant dentaire, une semaine pour une prothèse complète. Les prix sont inférieurs de 50 %, voire davantage, à ceux pratiqués en Allemagne.

  • Mourir « low-cost » en Allemagne

Au pays de Lidl, les services de pompes funèbres « discount » fleurissent. En Allemagne, près d'un enterrement sur cinq se fait à des tarifs low-cost (moins de 1 200 euros, contre 3 000 à 3 500 euros en moyenne pur des funérailles classiques). Pour réduire les coûts, les entreprises éliminent certains services : convois funéraires plus rapides, pas de maître de cérémonie, pas de toilette du défunt, pas de mise en bière ni portage du cercueil. Une société berlinoise propose un enterrement à 479 euros ! A ce prix, pas de fioritures à attendre : les corps sont envoyés pour incinération en République tchèque et les cendres versées à la fosse commune.

En France, les funérailles low-cost se multiplient plus timidement, avec des slogans comme « Mourir ne doit pas être un luxe » ; mais des professionnels s'inquiètent de certaines dérives de sociétés peu soucieuses du respect à apporter aux défunts.

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Notre reportage : Sous la pression de la crise, le funéraire passe au low cost

  • Prendre une retraite dorée au Portugal
Sur le modèle déjà mis en place par le Maroc, le Portugal a instauré un dispositif fiscal attrayant pour certains nouveaux résidents.

Une bande côtière, des terres brûlées par le soleil, du porto et un peuple « d'une politesse incroyable ». En un mot ? Le Portugal. Pour vanter les mérites du pays aux yeux des seniors, le site Retraite-etranger.fr a recours aux stéréotypes. Et ça marche : 2 200 ménages français, en majorité des retraités, ont élu domicile dans le pays depuis 2013. Plus que par ce langage fleuri vantant les atouts du Portugal, les cheveux gris sont séduits par un pouvoir d'achat multiplié dans un pays brisé par la crise et, surtout, par l'attirail fiscal mis en place en janvier 2013 : les retraités européens du secteur privé sont exonérés d'impôt sur les pensions perçues dans le pays d'origine, à condition de justifier de six mois de résidence en louant ou en achetant une propriété. « Ras-le-bol fiscal » aidant, la chambre de commerce et d'industrie franco-portugaise espère accueillir 20 000 Français d'ici à la fin 2015.

La retraite au Portugal ? Les Français sont séduits par l'argument fiscal

  • Protéger son argent en Belgique

« Paradis pour les fortunés, enfer pour ceux qui travaillent. » La Belgique, vue par la dirigeante syndicale Anne Demelenne, est schizophrène : elle détient le record européen des charges sociales et de l'impôt sur le travail, mais ménage les (très) riches étrangers qui s'y installent. Pas d'impôt sur la fortune, des droits très faibles sur les successions et les donations (3 % si on crée une fondation privée pour une transmission du patrimoine aux enfants), une exonération sur les plus-values lors de la cession de titres, une faible taxation du capital : quelques milliers de Français ont décidé de profiter de ces largesses. Et d'acquérir ou de louer des biens immobiliers bien moins chers que chez eux. Les affaires Johnny Hallyday, Gérard Depardieu ou Bernard Arnault ont heurté une partie de l'opinion… mais n'ont rien changé. Les multinationales sont, elles aussi, gâtées par le royaume : 20 des 100 plus grandes au monde y ont installé leur centre financier pour bénéficier de lois très favorables aux sociétés les plus capitalisées.

La Belgique, paradis fiscal pour LVMH et d'autres

  • Se faire payer ses études au Danemark

Parmi les pays du programme Erasmus, le Danemark connaît la deuxième plus forte progression du nombre d'étudiants accueillis entre 2005 et 2009 – derrière le Portugal, et se hisse même au premier rang des pays en plein boom pour les jeunes Français. Cet engouement tient autant à l'enseignement de qualité, dispensé en anglais, qu'à la qualité de vie dans le pays scandinave : nature, culture sportive. Le Danemark a d'autres atouts, à commencer par une bourse d'Etat automatique, le Statens Uddannelsesstotte (SU), accordée à tous les étudiants danois et résidents permanents depuis plus de deux ans, quel que soit le niveau de revenu parental. De l'ordre de 675 euros mensuels, cette bourse s'apparente à un véritable salaire étudiant, modulé selon la situation personnelle (enfant à charge ou non, en couple, etc.).

  • Faire congeler ses ovocytes en Espagne

Les Européens sont inégaux face aux problèmes de fertilité : législations et techniques de procréation médicalement assistée (PMA) rendent les situations très variables d'un pays à un autre. La France fait ainsi face à une pénurie d'ovocytes, qui place les couples nécessitant un don dans des attentes de 3 à 5 ans, là où en Espagne, pays champion du don d'organe, quelques mois suffisent pour trouver une donneuse. A Barcelone, Madrid ou Valence, des cliniques se sont spécialisées dans l'accueil de couples étrangers infertiles. Etablissements cossus, personnel polyglotte, on y propose des formules tout compris : premiers rendez-vous par visioconférence, protocole de soins resserré, guide des hébergements et des transports… Le tout pour 5 000 à 8 000 euros (dont 1 500 pris en charge en France par la Sécurité sociale).

L'Espagne s'est fait une autre spécialité : la congélation d'ovocytes. Cette technique, interdite dans d'autres pays quand elle n'est pas justifiée médicalement, permet à des femmes de lutter contre l'« horloge biologique ». Mais l'autoconservation de convenance a un coût élevé : 2 000 euros, sans compter le traitement (autour de 1 000 euros) et la conservation au-delà des deux premières années « offertes » (250 euros annuels).

Lire notre enquête : L'Espagne, eldorado de la fécondation in vitro

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