Les résultats des élections présidentielles malawites étaient attendus pour le 25 mai. Mais il faudra encore attendre. La Commission électorale du pays (CEM) a décidé de geler les résultats pour procéder à un recomptage d’ici 30 jours. Le 24 mai, Joyce Banda, la présidente du Malawi, avait décidé d’annuler les élections. “Selon elle, il y avait trop d’irrégularités dans les scrutins pour que leur résultat influe sur le sort des Malawites”, rapporte le quotidien sud-africain Daily Maverick.

Sur ce point, la Commission électorale du Malawi va dans son sens. “Trop d’électeurs ont enregistré un vote dans plusieurs régions. Des troubles dans certains bureaux ont obligé la CEM à prolonger les élections de deux jours, ce qui pourrait avoir permis la manipulation des résultats”, explique le Daily Maverick.

Mais selon la Constitution, Joyce Banda n’est pas compétente pour annuler les élections. La Haute Cour de Justice a d’ailleurs invalidé sa demande. D’autant plus que les premiers résultats la donnent perdante. “Elle arriverait troisième (18,2 % - 21,8 %) derrière Peter Mutharika (32,7 % – 39,3 %), le frère du défunt président Bingu [décédé en 2012, c’est sa vice-présidente Joyce Banda qui lui a succédé] et Lazarus Chakwera (25,1 %-31,7 %), candidat du Parti du congrès du Malawi”, explique le quotidien sud-africain.

“Aujourd’hui Banda est impliquée dans un scandale de corruption de plusieurs millions de dollars”, explique le Daily Maverick. “Si Mutharika prend la tête du pays, elle risque des poursuites judiciaires et même une peine d’emprisonnement”, explique le journal.