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Démission de Copé : l'UMP, entre cynisme et irresponsabilité

Éditorial. Comment un dirigeant de premier plan, chef du grand parti de la droite et qui aspirait à diriger le pays, a-t-il pu faire preuve de tant de cynisme ?

Le Monde

Publié le 28 mai 2014 à 10h51, modifié le 28 mai 2014 à 12h11

Temps de Lecture 2 min.

Edito du Monde. Au lendemain de la crise violente qui secoue à nouveau l'UMP, qui jette l'opprobre sur l'ensemble de sa direction, soupçonnée de scandaleux bricolages financiers, et qui a contraint à la démission son président, Jean-François Copé, l'on est presque sans voix. Sidéré, accablé, ulcéré.

Comment a-t-on pu, comment ont-ils pu en arriver là ? Comment un dirigeant politique de premier plan, chef du grand parti de la droite française et qui aspirait à diriger le pays, a-t-il pu faire preuve de tant de cynisme – car on ne saurait le soupçonner de la naïveté à laquelle il prétend tardivement ? Quel ahurissant sentiment d'impunité l'habitait, lui et son équipe, pour se croire à ce point au-dessus des lois ?

Comment ont-ils pu – eux et ceux qui ont bénéficié de ces millions d'euros détournés à l'occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 – s'affranchir des règles fixées, il y a vingt ans, précisément pour moraliser les relations entre la politique et l'argent, grâce au financement public de la vie politique, à l'encadrement de la collecte de fonds et au plafonnement des dépenses de campagne ?

LA FIN NE JUSTIFIE JAMAIS TOUS LES MOYENS

Comment ont-ils pu mépriser à ce point le contribuable français, qui les finance ? Et, plus encore, les adhérents de leur parti, qu'ils avaient imploré de mettre la main à la poche pour rembourser 11 millions d'euros, après l'annulation des comptes de campagne de M. Sarkozy par le Conseil constitutionnel, à l'été 2012 ?

Quand le malaise démocratique mine le pays, quand les années Sarkozy ont installé l'affairisme sans scrupule au cœur même du pouvoir, quand deux Français sur trois jugent les responsables politiques « corrompus », quand quatre sur cinq ne font pas confiance aux partis politiques, comment ont-ils pu oublier que le rétablissement de la confiance entre les citoyens et leurs représentants suppose – impose – l'exemplarité des seconds ? Qui plus est quand des millions de Français, écrasés par la crise, ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois ?

Comment ont-ils pu ignorer que la fin ne justifie jamais tous les moyens ? Que la quête du pouvoir réduite à la quête de l'argent nécessaire pour le conquérir, sans projet ni vision, conduit à la dégénérescence même du politique ?

Comment – au-delà de la question morale, individuelle, collective, républicaine – ont-ils pu à ce point négliger le sens de leurs responsabilités ? Ne pas mesurer qu'ils prenaient le risque de fournir autant d'arguments à tous les populismes, à commencer par celui du Front national ? Comment n'ont-ils pas imaginé qu'ils justifieraient ainsi, comme jamais, la vieille antienne de l'extrême droite : « Tous pourris ! » ?

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C'est à toutes ces questions qu'il appartient désormais aux responsables de l'UMP de répondre, sans détour, sans délai. Sans quoi ils sombreront. Et la droite française avec eux.

Les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été largement supérieures au plafond légal.

Le Monde

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