Commission européenne : Ayrault dans la course pour remplacer Michel Barnier

Europe. L'ancien Premier ministre serait en lice pour succéder à Michel Barnier comme commissaire européen.

Commission européenne : Ayrault dans la course pour remplacer Michel Barnier

    Depuis quelques jours, le nom de Jean-Marc Ayrault circule pour le poste de commissaire européen français à Bruxelles. Il s'est ajouté à ceux de Pierre Moscovici, Elisabeth Guigou et Pervenche Berès pour remplacer Michel Barnier, l'actuel commissaire européen envoyé par la France dont le mandat s'achèvera le 1 er novembre, date limite pour l'entrée en fonction du nouvel exécutif européen.

    « Il est exact que l'on parle d'Ayrault, notamment en raison de son meeting remarqué à Nantes avec Martin Schulz pendant la campagne européenne », confie Berès, proche de Laurent Fabius, qui vient d'être réélue après avoir mené la liste socialiste en Ile-de-France. Le 11 mai, l'ancien Premier ministre, qui faisait son grand retour politique depuis sa sortie du gouvernement, avait prononcé des mots forts à la tribune : « Il y a urgence à sortir des aveuglements de l'actuelle Commission [...] L'austérité n'a jamais fait un avenir. » Ayrault avait aussi exhorté Bruxelles à « construire une nouvelle stratégie contre le chômage de masse ».

    Hollande tranchera

    Revenu à l'Assemblée nationale comme simple député, le vieux complice de François Hollande se montre prudent lorsqu'on l'interroge sur le poste de commissaire européen : « Je me suis de tout temps intéressé à l'Europe et au dialogue franco-allemand, mais je n'ai pas déposé de candidature. » Une réponse qui fait sourire une de ses amies : « Le connaissant, cela veut dire qu'il en a envie. Il tourne un peu en rond à l'Assemblée, ce qui est normal après tout ce qu'il y a vécu. » « Je crois que ses collaborateurs trouvent que ce serait une bonne idée », indique un député.

    Personne, parmi les postulants à Bruxelles, n'a déposé au sens strict sa candidature. Et pour cause : le choix de celui qui ira occuper le poste de commissaire européen réservé à la France relève du président de la République. Hollande a encore du temps pour se décider : le Conseil européen doit d'abord se mettre d'accord pour proposer un nom à la présidence de la Commission avant que les députés européens n'élisent officiellement le successeur de José Manuel Barroso. Toute l'attention se concentre donc sur ce dernier poste, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker ne faisant pas l'unanimité au sein de la droite européenne.

    En France, si Pierre Moscovici apparaissait en position de favori pour le poste de commissaire à Bruxelles depuis qu'il a dû abandonner le ministère de l'Economie, il voit maintenant grandir la concurrence. L'ancienne ministre Elisabeth Guigou, qui a été reçue récemment à l'Elysée, s'est entendu dire par Hollande que « rien n'est exclu ». Pervenche Berès compte, elle, faire valoir sa « capacité de négociatrice » et sa connaissance des dossiers européens. Nul doute que l'entrée en lice de Jean-Marc Ayrault va ouvrir encore plus le jeu. Une situation qui n'est pas pour déplaire à François Hollande.