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Nigeria / Médias

Les éditions de quatre quotidiens nigérians saisies par l'armée

Au Nigeria, quatre quotidiens affirment que leurs éditions de vendredi ont été saisies pour raisons de sécurité par l'armée. Il s'agit de The Nation, The Daily Trust, The Leadership et Punch, et selon The Nation, un de ses bureaux a été mis à sac par l'armée. Le porte-parole de l'armée nigériane a confirmé les saisies et affirmé que les militaires fouillent les véhicules transportant des journaux à Abuja, la capitale, pour des raisons de sécurité.  

Le porte-parole de l'armée nigériane, Chris Olukolade.
Le porte-parole de l'armée nigériane, Chris Olukolade. REUTERS/Afolabi Sotunde
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Plus de 70 soldats se seraient introduits sur le principal site de distribution du Nation vendredi matin, dans la capitale, ainsi que dans ceux de trois autres journaux : The Daily Trust, The Leadership et Punch.

Ce matin, le rédacteur en chef du site de The Nation nous a confirmé les faits :
Lekan Otufo-Dunrin rapporte que des dizaines de militaires ont empêché les distributions du quotidien :

« Ils ne sont pas venus dans notre salle de rédaction, mais sur notre site de distribution, et cela a empêché la distribution ; ça ne s'est pas passé à Lagos, mais cela a perturbé nos impressions, et celles des autres rédactions des trois journaux. Depuis nos journaux ne sont pas autorisés à paraître ».

Les rédacteurs en chef de ces différents journaux se disent inquiets, car les distributions de leurs journaux n'ont toujours pas pu reprendre.

Raisons de sécurité

Pourtant, selon le porte-parole des armées, Chris Olukolade, la raison de cet assaut n'a rien à voir avec le contenu des journaux, souvent critiques des stratégies de l'armée, mais l'opération a été menée pour des raisons de sécurité : ces convois sont soupçonnés d'être utilisés par des groupes armés pour transporter illégalement des armes. Le Nigeria fait en effet face à une résurgence des attaques de la secte Boko Haram dans le Nord du pays et est en état d'alerte sécuritaire maximale.

Harcèlement des autorités

Néanmoins, du syndicat des journalistes du Nigeria, le NUJ, aux ONG de défense de la liberté de la presse, on pense que ces mesures sont loin d'être rassurantes dans un pays où la presse subit régulièrement le harcèlement des autorités. Le NUJ demande des excuses du ministère de la Défense, parlant de méthodes qui rappellent les pires moments de la dictature militaire.

Sue Valentine, du CPJ, le Comité pour la protection des journalistes, appelle les autorités nigérianes à être vigilantes et à respecter les droits primordiaux de la presse du pays.
Rappelons que selon Reporters sans frontières (RSF), le Nigeria est classé 112e sur 180 pays en termes de liberté de la presse.
 

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