VIDEOS. Valls met en garde le PS : «La gauche peut mourir»

 

VIDEOS. Valls met en garde le PS : «La gauche peut mourir»

    Dramatiser pour remobiliser. Devant le conseil national d'un Parti socialiste divisé sur la politique menée par son gouvernement, Manuel Valls a mis en garde contre «le risque de voir Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2017». Et affiché sa fermeté face aux ruades de l'aile gauche, qui prend ses distances avec le président de la République François Hollande, notamment en réclamant une primaire PS en vue de la présidentielle de 2017.

    «Notre pays peut se défaire et se donner à Marine Le Pen», a prévenu le Premier ministre. Comprendre : il est urgent de serrer les rangs derrière l'exécutif. Car selon le chef du gouvernement, la France pourrait basculer dans «une ère dans laquelle un des grands partis républicains et cette fois sans que cela soit une surprise... peut être absent de ce grand rendez-vous électoral». «Et si rien n'est fait, ce peut être la droite, ce peut être nous, par conséquent une ère dans laquelle la gauche peut aussi disparaître», s'est-il inquiété.

    «Oui la gauche peut mourir», a-t-il renchéri, alors que le parti majoritaire a essuyé, coup sur coup en mars et en mai, deux claques électorales historiques. Aux municipales, tout d'abord, au cours desquelles le PS a perdu 155 villes de plus de 9 000 habitants. Aux européennes, surtout, qui ont vu le FN arriver en tête d'une élection nationale pour la première fois de la Ve République.

    VIDEO. Manuel Valls : «La gauche peut disparaître»

    >> LA QUESTION DU JOUR. Pensez-vous, comme Manuel Valls, que le Parti socialiste «peut mourir»?

    «La gauche n'a jamais été aussi faible»

    «Nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d'un cycle historique pour notre parti», a analysé Valls, finissant par lâcher : «La gauche n'a jamais été aussi faible dans l'histoire de la Ve République.» Un message qui sonne comme un appel à la raison, alors qu'un vent de fronde souffle dans les rangs de la majorité.

    Face à une aile gauche qui n'hésite pas à remettre publiquement en cause la politique conduite par l'exécutif, Manuel Valls a prévenu : il n'existe «pas d'alternative à gauche». «La radicalité en interne ou dans la société mène à une impasse. C'est le réformisme qui est en jeu», a-t-il encore lâché. Et de mettre en garde les élus les plus audacieux : «La reparlementarisation à outrance des institutions n'est pas tenable.»

    VIDEO. L'aile gauche donne de la voix

    Défendant dans ce même discours ses choix en matière de politique budgétaire, le chef du gouvernement ne s'est pas privé de souligner que l'échec électoral du PS n'avait pas renforcé les formations politiques de «la gauche de la gauche». «La gauche doit être capable de se dépasser», a-t-il lancé, appelant les siens à se «réinventer». «Et se réinventer dans un contexte particulier : l'exercice du pouvoir, faute de ne l'avoir pas fait dans l'opposition.»

    Une lueur d'espoir tout de même, et un gage de loyauté envers le président de la République : «Nous avons encore trois ans pour nous. Trois ans pour réussir et pour continuer à gouverner. Autour du président de la République, autour de François Hollande», a lancé le Premier ministre.