OGM : l'étude controversée de Séralini va être republiée

L'étude, publiée en 2012, qui entendait démontrer les effets délétères d'un OGM et du Roundup avait fait l'objet d'une controverse intense.

Le Point.fr (avec AFP)

Les photos-chocs de l'étude du professeur Séralini.
Les photos-chocs de l'étude du professeur Séralini. © Le nouvel observateur

Temps de lecture : 2 min

Le professeur français Gilles-Éric Séralini ne désarme pas. Il a annoncé mardi une nouvelle publication de son étude sur les effets toxiques sur les rats d'un maïs OGM et de l'herbicide Roundup, cette fois-ci dans la revue Environmental Sciences Europe. Cette étude avait été publiée à l'origine en 2012 dans une autre revue, Food and Chemical Toxicology, qui l'avait ensuite retirée, ne la jugeant pas assez probante en raison de sa méthodologie.

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Légèrement remanié dans sa forme, le nouvel article s'appuie toutefois sur l'étude sur les rats qui a donné lieu à de nombreux débats scientifiques. Il pointe "la toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins, ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faibles doses", a souligné l'association Criigen, dont est membre le Pr Séralini. "Des observations similaires ont été faites sur les OGM, notamment du fait des résidus de pesticides, mais aussi à cause de modifications génétiques", a ajouté le Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique).

Un débat d'une ampleur inédite

Winfried Schröder, éditeur pour la revue Environmental Sciences Europe, indique dans un communiqué qu'il souhaite, en republiant cet article, "permettre une discussion rationnelle" sur ces travaux. "Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires", ajoute-t-il. Cette publication se fait en "open source", ce qui fait que les données sont en accès libre pour l'ensemble de la "communauté scientifique", "ce que l'industrie s'est toujours refusée à faire au nom du secret industriel ou de la propriété intellectuelle", souligne le Criigen.

Publiées en 2012, les conclusions de l'étude du professeur Séralini sur les effets sur les rats du maïs NK603 et de l'herbicide Roundup fabriqué par Monsanto avaient été rejetées par l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en France. Mais elles ont nourri un débat d'une ampleur inédite sur les protocoles utilisés pour tester les OGM. Les agences sanitaires française et européenne avaient notamment recommandé que soient conduites des études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM, presque inexistantes aujourd'hui.

La revue Food and Chemical Toxicology (groupe Elsevier), qui l'avait publiée, a retiré l'article en novembre dernier en mettant en cause la méthodologie (nombre et type de rats utilisés). Le professeur Séralini avait relié cette décision de retrait à l'arrivée dans le comité éditorial de la revue de Richard Goodman, "un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto".

Lire aussi nos articles "Qui veut la peau de Séralini ?" et "OGM : une étude au-dessus de tout soupçon ?"

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Commentaires (19)

  • chaminou

    Il est bien que les données soient disponibles, mais il n'y a pas de controverse scientifique. Des statistiques élémentaires montent bien que l'étude en question ne montre aucune toxicité ni de la plante OGM ni du glyphosate (au contraire les rats qui boivent du glyphosate ont une meilleure durée de vie, mais ce n'est pas non plus statistiquement significatif). Donc le titre logique de cet article devrait être "Absence de toxicité mesurable... ". Malgré cela les auteurs travestissent les les résultats pour déclarer une toxicité, c'est cela qui crée la controverse et qui a conduit au retrait de l'article par la revue Food and Chemical Toxicology. Les nombreuses autres publications du domaine, qu'elles soient commanditées par l'entreprise Monsanto ou réalisées par des laboratoire indépendants, concluent a l'absence de toxicité quand elles n'en mesurent aucune, elles sont donc cohérentes, quelles que soit leur limites méthodologiques, et n'ont pas a être retirées. Les tests utilisés par la plupart de ces études (tests 90 jours basés sur une forte dose administrée de façon chronique) sont d'ailleurs tout à fait capables de détecter des toxicités lorsqu'elles existent (par exemple la forte toxicité de la capsicine, composant du piment largement consommé). L'objectif de Mr. Seralini et de ses acolytes n'est absolument pas d'avoir raison dans un débat scientifique (sa crédibilité est perdue depuis longtemps). Il s'agit d'inquiéter l'opinion publique pour des raisons stratégiquement, délibérément (et intelligemment) militantes et politiques.

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