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Nibali en jaune à Sheffield

Vincenzo Nibali a placé son attaque au meilleur moment. (Papon/L'Equipe) (L'Equipe)
Vincenzo Nibali a placé son attaque au meilleur moment. (Papon/L'Equipe) (L'Equipe)

Comme prévu, les neuf côtes de la deuxième étape du Tour ont condamné les sprinteurs et encouragé les favoris à se découvrir. Mais c'est en attaquant sur le plat, dans le final, que l'Italien Vincenzo Nibali est allé chercher la victoire et le Maillot Jaune à Sheffield.

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Porter une attaque dans le final d'une étape n'est sans doute pas si compliqué. D'ailleurs, beaucoup s'y sont essayé ce dimanche à partir du moment où le peloton, groupé, a attaqué la neuvième et dernière côte de la deuxième étape, à moins de sept kilomètres de l'arrivée à Sheffield. Mais le faire au bon moment, avec la finesse tactique et la puissance adéquates pour aller au bout, est le privilège des grands. Vincenzo Nibali est un très grand. L'Italien n'avait jamais gagné une étape du Tour de France, ni porté le maillot Jaune, le voilà qui obtient les deux très tôt dans la 101e Grande Boucle.

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Le Sicilien, récent champion d'Italie, a porté son attaque à 1,9 kilomètre de l'arrivée, sur le plat. Cela aurait pu être une parmi d'autres, d'ailleurs Romain Bardet et Tony Gallopin venaient eux-même d'allumer une mèche, tout de suite éteinte. Mais personne n'a réussi à revenir sur le Requin de Messine, pas même Peter Sagan, pourtant favori de cette étape dont le tracé vallonné ne laissait aucune chance aux sprinteurs. Le Maillot Jaune Marcel Kittel avait cédé à plus de soixante kilomètres de la ligne, dans la côte de Holm Moss (2e catégorie). Même son équipier John Degenkolb, pourtant plus à l'aise dans les bosses, n'a pas réussi à rester jusqu'au bout dans un premier groupe où il n'ont été qu'une grosse vingtaine à franchir la ligne d'arrivée juste derrière Nibali.

Vainqueur : Nibali
A 2 secondes : Kwiatkowski (3e), Talansky (7e), Mollema (8e), Van Garderen (9e), Bardet (10e), Van den Broeck (11e) Contador (13e), Rui Costa (14e), Péraud (16e), Valverde (17e), Froome (19e)
A 16 secondes : Pinot (22e), Frank (26e), F.Schleck (27e), Rolland (28e), König (29e)
A 35 secondes : Navarro (40e)
A 4'34'' : Spilak (70e)
A 10'31" : Intxausti (101e), Voeckler (104e)
A 14'48" : Joaquim Rodriguez (134e)
A 15'39" : Majka (162e)

Ceux qui se sont disputé la victoire étaient donc des coureurs de classiques tendance Ardennaises, spécialité Liège-Bastogne-Liège. Ce n'est pas un hasard si le premier à avoir attaqué, dans la dernière côte, celle de Jenkin Road, était Pierre Rolland (suivi par Jean-Christophe Péraud, qui se demandait presque ce qu'il faisait là) ; si un grimpeur comme Jakob Fuglsang a pu servir de leurre à son coéquipier Nibali à l'issue d'une descente faite en tête par Sagan ; si des Flamands comme Greg Van Avermaet et Jurgen Van den Broeck étaient si remuants dans le final sur le plat. Et si Nibali, qui tant rêvé de la Doyenne, qui avait été proche de la gagner en 2012 avant d'être dépassé par son actuel équipier Maxim Iglinskiy, a réussi son coup.

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«C'était compliqué parce qu'il y avait beaucoup de vent de face, a expliqué l'Italien, le n°1 des outsiders derrière un duo Contador-Froome qui n'a jamais quitté les premières places du peloton afin de prendre le moins de risques. Le dernier kilomètre a été très long. Je me suis quand même retourné plusieurs fois pour voir où étaient les autres». Au final, il n'y a pas que l'Italien qui a gagné ce dimanche. Le Tour a marqué aussi des points, en trouvant un terrain à sa (dé)mesure où les sept échappés du matin, dont le Français Cyril Lemoine, nouveau porteur du maillot à pois, ont été repris à plus de soixante kilomètres de l'arrivée. Un paysage où le public, venu en masse comme la veille, a teinté de couleurs vives un décor verdoyant, original et séduisant.

Nibali : «C'était compliqué par ce qu'il y avait beaucoup de vent de face»
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