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La fillette annoncée « guérie » du sida est finalement séropositive

L'enfant, né porteur du VIH et annoncé en 2013 comme la première guérison « fonctionnelle », a finalement été testé positive à ses 4 ans.

Le Monde avec AFP

Publié le 10 juillet 2014 à 23h43, modifié le 11 juillet 2014 à 08h15

Temps de Lecture 2 min.

Deborah Persaud, virologue du centre hospitalier universitaire Johns-Hopkins à Baltimore, principale auteure de l'étude clinique qui avait annoncé le 1er cas de guérison

C'était alors un immense espoir. En mars 2013, une équipe de chercheurs américains avaient annoncé la première guérison « fonctionnelle » d'un bébé né porteur d'une infection par le virus du sida (VIH), transmis par sa mère. Hélas, ces mêmes chercheurs ont annoncé jeudi 10 juillet que le virus était réapparu chez la fillette, aujourd'hui âgée de 4 ans, malgré un intense traitement aux antirétroviraux.

Elle avait commencé à être traitée moins de trente heures après sa naissance dans l'Etat du Mississippi, beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveaux-nés à haut risque d'être contaminés. Elle avait ensuite suivi un traitement jusqu'à ses 18 mois, âge à partir duquel sa mère a cessé de l'amener à l'hôpital pendant dix mois et durant lesquels elle n'avait eu aucun traitement. Aucun des tests sanguins effectués ensuite n'avait détecté la présence du VIH.

« Généralement, lorsque le traitement est arrêté, les niveaux de VIH remontent en quelques semaines et non en quelques années », explique Deborah Persaud, spécialiste des maladies infectieuses au centre pédiatrique Johns-Hopkins à Baltimore, près de la capitale américaine Washington. Du coup, le cas de cette fillette est, d'après elle, « sans précédent ».

« TRÈS DÉCEVANT »

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Son histoire avait soulevé les espoirs des médecins qui pensaient qu'un traitement ultraprécoce des nouveaux-nés séropositifs pourrait permettre de les guérir.

Mais un test de routine, au début du mois de juillet, a révélé que la fillette avait des niveaux détectables du VIH dans le sang, associés à une quantité moindre de lymphocytes et à la présence d'anticorps qui prouvent que le VIH a fait sa réapparition. « C'est bien évidemment un rebondissement très décevant pour l'enfant, les médecins impliqués dans son traitement et les chercheurs spécialisés dans le VIH/sida », a regretté Anthony Fauci, directeur de l'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses (NIAID). Selon lui, la petite fille, dont l'identité n'a pas été révélée, est de nouveau soumise à des antirétroviraux et se porte bien.

« Le cas de cet enfant du Mississippi montre que le traitement précoce aux antirétroviraux n'a pas complètement éradiqué le réservoir de cellules touchées par le VIH. Mais il pourrait avoir considérablement limité son développement et permis d'éviter qu'elle prenne des antirétroviraux pendant une longue période. »

Les chercheurs vont maintenant tenter de comprendre comment la petite fille a pu connaître une rémission, puis la réapparition du VIH dans son corps, selon lui. Son cas avait été abordé en détails dans la revue scientifique New England Journal of Medicine l'an dernier.

En début d'année, un cas similaire a été signalé en Californie. Une petite fille née, elle aussi, avec le virus du sida avait été traitée immédiatement aux antirétroviraux. Onze mois après sa naissance, aucune trace d'infection n'était détectée. Mais dans ce cas-là, les médecins continuent de la soumettre aux traitements médicamenteux et n'envisagent pas d'arrêter avant son deuxième anniversaire.

Le Monde avec AFP

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