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Libération

Petite finale, grosse dépression pour les battus des demies

Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
Psycho . Brésiliens et Néerlandais vont jouer samedi pour la troisième place. Un match sans réel enjeu, mais avec un goût de revanche.
par Lionel Froissart
publié le 11 juillet 2014 à 19h06

Petite finale ou petite mort ? Le match pour la troisième place de la Coupe du monde 2014, également appelé «petite finale», va surtout s’apparenter à une punition pour les joueurs du Brésil et des Pays-Bas, qui vont être retenus pour la jouer samedi à Brasília.

Une double peine même, puisqu’il y aura forcément une équipe vaincue qui enchaînera ainsi une deuxième défaite d’affilée après celle, beaucoup plus douloureuse encore, lors de sa demi-finale. Cette triste perspective n’est sans doute pas suffisante pour insuffler la motivation nécessaire à certains joueurs, fatigués par une compétition disputée sous haute tension.

Louis Van Gaal, le sélectionneur des Pays-Bas, n'y va pas par quatre chemins. Il a répété ce qu'il avait déjà dit en 1998. «On ne devrait pas faire jouer ce match pour la troisième place. Il ne console pas du fait de ne pas avoir été champion.» La star de son équipe, Arjen Robben, est de ceux qui partagent cet avis. Lui a d'autres raisons d'être un Oranje amer. Cette défaite en demi-finale le prive, presque à coup sûr, du ballon d'or.

«Bâcler». Quelques-uns de ses équipiers vont puiser la motivation où ils peuvent, à l'instar de Wesley Sneijder, qui se souvient avoir inscrit en 2010 les deux buts de la victoire en quart de finale, face au Brésil déjà, qui avait donné une impulsion positive à la Hollande, finalement battue en finale par l'Espagne.

Sneijder ne croit pas que Louis Van Gaal va la jouer petit bras et se contenter d'aligner les remplaçants pour leur faire plaisir et leur permettre d'achever leur séjour par un sympathique match de football. «Je sais que Louis va aligner la plus forte équipe possible. Il n'est pas question de bâcler ce match. Nous tenons à cette médaille de bronze», affirme celui qui pourrait quitter le club turc de Galatasaray cet été pour d'autres horizons. Et de conclure : «Le Brésil m'inspire.»

Les Auriverde justement, dans quel état psychique vont-ils aborder ce match à l'occasion duquel ils sont susceptibles de laver - un peu - leur honneur ? L'humiliation est là, durable sans doute, douloureuse pour longtemps, mais les hommes de Luiz Felipe Scolari ne peuvent pas se permettre de rester sur cette correction infligée par les Allemands. Une nette victoire sur les Bataves - au moins dans la manière - qui auront réalisé un très beau parcours laisserait aux Brésiliens quelques heures de répit pour espérer une victoire des Allemands face à leurs voisins et ennemis jurés (lire page 21). Et ainsi, maigre consolation, se dire qu'ils ont perdu mercredi contre les futurs champions du monde.

Camarades. Pour souligner l'importance que Scolari accorde à cette petite finale - qui rapportera 16 millions d'euros à l'équipe victorieuse -, la Confédération brésilienne de football (CBF) a annoncé que Neymar serait présent au stade samedi soir pour soutenir ses camarades.

Pour ce qui est de la composition de l’équipe, aucune information n’avait filtré vendredi, mais le Brésil retrouvera son capitaine, Thiago Silva. Pas sûr que ce retour soit suffisant pour mettre les Auriverde sur la voie de la rédemption.

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