C’est un geste quotidien pour beaucoup de femmes, mais une activité inappropriée pour certains Afghans. Faire du vélo en Afghanistan, lorsque l’on est une femme, n’est pas une évidence. Pourtant, de plus en plus d’Afghanes osent affronter les regards méprisants et les insultes pour pratiquer ce sport. L’équipe nationale de cyclisme féminin ne se cache plus et s’entraine sans relâche, pour préparer les Jeux olympiques de 2020, mais aussi pour faire tomber les préjugés. « Pour nous, le vélo est le symbole de la liberté », explique ainsi à l’AFP Marjan Sidiqqi, une cycliste de 26 ans. « Nous ne faisons pas de vélo pour faire de la politique. Nous en faisons parce que nous en avons envie, parce que nous aimons ça et parce que si nos frères peuvent le faire, alors nous aussi », souligne-t-elle.

« Vous déshonorez vos familles »

Treize ans après la chute du régime des talibans, les Afghanes peinent encore à obtenir une réelle égalité femmes-hommes. Les cyclistes se font ainsi parfois insulter par les hommes pendant leur entrainement : « Vous déshonorez vos familles, rentrez chez vous » crient-ils aux jeunes femmes. Mais l’équipe, entraînée par l’Américaine Shannon Galpin, reçoit aussi des soutiens précieux. « Ma fille vit mon rêve », explique ainsi Maria Rasooli, la mère de l’une des cyclistes. « Mes parents ne m'ont jamais autorisée à faire du vélo. Je ne peux pas laisser la même chose se produire », confie-t-elle, en précisant que l’activité de sa fille était restée secrète pour le moment.