Les membres du « groupe de contact » comprenant l'Ukraine, la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sont parvenus à un accord avec les séparatistes prorusses sur la mise en place d'une zone de sécurité autour du site du crash de l'avion malaisien, a annoncé le chef des services de sécurité ukrainiens.
Les entretiens avec les séparatistes ont abouti à la création d'une zone de sécurité de 20 km « pour que l'Ukraine puisse remplir l'objectif essentiel : (...) identifier les corps et les remettre aux familles », a indiqué Valentyn Nalyvaïtchenko sur la première chaîne de télévision ukrainienne, dans la nuit de vendredi à samedi. Les enquêteurs et observateurs internationaux arrivaient peu à peu samedi à Kiev, en espérant pouvoir se rendre sur le lieu du crash.
La vingtaine d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'ont pas pu, vendredi 18 juillet, mener comme ils le souhaitaient leur enquête sur le site où s'est écrasé le Boeing 777 de Malaysia Airlines. Ceci alors que les premiers éléments de l'enquête américaine, dévoilés par Barack Obama vendredi, mettent en cause la responsabilité des séparatistes de l'est de l'Ukraine.
« PLUSIEURS GROUPES »
« Nous nous attendions à avoir un libre accès au site », a déploré un porte-parole de l'OSCE, Michael Bociurkiw lors d'une conférence de presse à Donetsk :
« Malheureusement, notre tâche a été rendue très difficile. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons rencontré des hommes armés qui se sont conduits de façon très impolie et nullement professionnelle. Certains semblaient légèrement ivres. »
L'un de ces hommes armés a même tiré en l'air, apparemment pour écarter des civils, selon lui. Les observateurs n'ont pu trouver personne en mesure de les renseigner sur les boîtes noires de l'appareil, dont l'une aurait été retrouvée par les séparatistes.
« Le site du crash est très étendu et il pourrait dépendre de plusieurs groupes », a-t-il souligné. Les corps, dont certains présentent déjà des signes de décomposition, n'ont pas été déplacés, mais les biens retrouvés ont été empilés comme pour une « exposition », a-t-il ajouté.
« LE SITE N'EST PAS BOUCLÉ »
Le président du conseil permanent de l'OSCE, le Suisse Thomas Greminger, a confirmé que les observateurs de l'organisation n'avaient pu établir un corridor de sécurité pour accéder au site :
« Le site n'est pas bouclé. [Nos observateurs] n'ont pas eu les possibilités d'accès qu'ils attendaient. Ils n'ont pas la liberté de mouvement nécessaire pour faire leur travail. »
Selon lui, l'équipe des observateurs est restée sur place 75 minutes avant de, finalement, décider de retourner à Donetsk. Elle tentera samedi de revenir sur les lieux.
Le ministre des transports malaisien, Liow Tiong Lai, doit se rendre samedi à Kiev pour obtenir un accès sécurisé du site.
LES AMÉRICAINS APPELLENT LES SÉPARATISTES À DÉPOSER LES ARMES
Les Etats-Unis se sont dits « très inquiets » du traitement réservé aux observateurs de l'OSCE. « Ceux qui disent vouloir participer à cette enquête et la souhaiter doivent donner un accès sans entraves et ce n'est évidemment pas ce à quoi nous avons assisté quand ces gens ont passé 75 minutes là-bas », a déploré Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat, lors d'un point de presse vendredi
Washington tient à ce qu'une enquête internationale crédible soit menée, a-t-elle souligné, ajoutant que Kiev avait donné son feu vert à l'envoi d'un membre au moins de l'agence nationale de la sécurité des transports (National Transportation Safety Board, NTSB) et du FBI.
Joe Biden, vice-président américain, et le président ukrainien Petro Porochenko, ont également demandé à la Russie d'appeler les rebelles en Ukraine à « déposer les armes et garantir un accès immédiat aux enquêteurs internationaux » sur le site du crash du vol MH 17, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Explications : Les séparatistes avaient-ils les moyens d'abattre le vol MH 17 ?
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