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Lycéennes enlevées au Nigeria : cent jours sans nouvelles

Le président nigérian a rencontré pour la première fois mardi des parents des lycéennes kidnappées par les islamistes de Boko Haram, cent jours après leur enlèvement qui avait ému le monde entier.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 juillet 2014 à 17h53, modifié le 23 juillet 2014 à 10h09

Temps de Lecture 3 min.

Martha Mark, mère d'une des jeunes filles kidnappées par Boko Haram à Chibok, au Nigeria, le 19 mai.

Il y a 100 jours, des hommes armés attaquaient le lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, fief du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Menaçant les jeunes filles, leurs ravisseurs les ont faits monter dans des camions, avant de s'enfoncer dans la végétation dense de cette région. Plusieurs dizaines d'adolescentes réussissent à s'enfuir, mais 276 d'entre elles, âgées de 12 à 17 ans, sont enlevées.

Depuis, 219 jeunes filles sont toujours portées disparues, et leurs familles demeurent sans nouvelles d'elles. Mardi 22 juillet, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a rencontré pour la première fois des parents des lycéennes kidnappées. Une délégation de plus de 150 personnes – proches des otages, responsables de la communauté des anciens, et les 57 lycéennes qui ont réussi à s'échapper – s'est déplacée à Abuja pour cette rencontre très attendue.

M. Jonathan a été très critiqué pour son manque de réactivité à la suite de ce kidnapping de masse, notamment sur le fait qu'il ne s'est jamais rendu à Chibok depuis l'enlèvement des jeunes femmes.

La jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai, venue à Abuja apporter son soutien aux jeunes filles, avait tenté d'organiser une rencontre avec certaines familles et la présidence dans la capitale. Mais la petite délégation conviée avait finalement décliné, considérant que le président pouvait au moins faire venir à Abuja l'ensemble des familles touchées par ce drame. Cette fois, le gouvernement a affrété un avion.

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PEU D'INFORMATIONS SUR L'AVANCÉE DES RECHERCHES

Début mai, le chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, avait revendiqué le kidnapping des lycéennes, déclarant dans une vidéo qu'il voulait les « vendre » comme « esclaves » et les « marier » de force. Quelques jours plus tard, dans une nouvelle vidéo, il exigeait la libération de prisonniers islamistes en échange de celle des jeunes filles.

Plusieurs puissances occidentales ont offert une aide logistique et militaire au Nigeria pour participer aux recherches. Des experts du renseignement français, britanniques et américains se sont rendus sur place, tandis que la Chine et Israël ont proposé aussi leur aide. Les Etats-Unis ont envoyé quelque 80 militaires au Tchad, ainsi que des drones de surveillance et des avions. Le 17 mai, cinq chefs d'Etat africains avaient adopté à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de « guerre » contre Boko Haram.

Lire (en édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Front commun diplomatique contre Boko Haram

Malgré toutes ces initiatives internationales, peu d'informations ont depuis filtré quant à l'avancée des recherches. Un attentisme surprenant, d'autant que l'affaire a provoqué un très important mouvement de solidarité au Nigeria et dans le monde, avec la campagne #bringbackourgirls (ramenez nos filles), relayée par les réseaux sociaux. Des personnalités telles que le pape François, la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama ,ou l'actrice Angelina Jolie ont notamment exprimé leur soutien.

Lire la tribune (en édition abonnés) :  Article réservé à nos abonnés Nigeria : leur crime, être filles et aller à l'école

L'ÉTAT DE BORNO TOUJOURS SOUS LE FEU DE BOKO HARAM

En dépit de ces efforts et, plus largement, du lancement d'une vaste offensive militaire en mai 2013 et de l'instauration de l'état d'urgence dans trois Etats du Nord-Est, Boko Haram continue à multiplier les attaques. L'Etat de Borno, où se trouve Chibok, est l'épicentre de l'insurrection islamiste, qui a fait plus de 10 000 morts dans le pays depuis cinq ans.

D'après le gouverneur de cet Etat, 176 enseignants y ont été tués et 900 écoles détruites depuis 2011. Fin juin, ce sont encore 68 femmes et jeunes filles qui y ont enlevées – 63 d'entre elles ont depuis échappé à leurs ravisseurs.

La semaine dernière, une attaque sur Damboa, toujours dans cet Etat, a forcé 15 000 personnes à prendre la fuite. Selon des témoins, des civils se sont retrouvés « sans défense » dans cette ville, les forces de sécurité s'en étant retirées après de précédentes attaques. Les insurgés auraient toujours le contrôle de la localité.

Le Monde avec AFP

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